Abeilles : les positions de l’Etat pointées du doigt par l’Unaf

23 mars 2015 - La rédaction 

« Agro-écologie d'un côté, mais rien concrètement de l'autre pour résoudre le problème de santé des abeilles. » C'est ainsi que l'Unaf, Union nationale de l'apiculture française et syndicat important du secteur, qualifie le « double langage » du gouvernement alors que 2014 a été la pire des années de récolte du miel en France, avec 10 000 tonnes collectées contre plus de 30 000 en 1995.
 

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2014 a été la pire des années de récolte du miel en France, avec seulement 10 000 tonnes collectées.

Lors d'une conférence de presse organisée le 19 mars, l'Unaf a rappelé que la mortalité des colonies d'abeilles a dépassé 50 % du cheptel dans certaines régions. « Et ce ne sont pas nos pratiques qui sont en cause comme cela a été souvent dit, a insisté Gilles Lanio, président de l'Unaf, nous conduisons au sein de nos exploitations tous nos ruchers de la même manière et pourtant certaines ruches disparaissent entièrement et pas d'autres. »

La gestion des pesticides au cœur du mécontentement de l'UNaf
Si les mauvais résultats sont pour partie dus aux mauvaises conditions climatiques, Henri Clément, porte-parole de l'Unaf, ne cache pas son mécontentement sur la gestion du dossier des pesticides, jugée insuffisamment ferme. La position du syndicat est d'obtenir le retrait des produits de la famille des néonicotinoïdes à base de thiaclopride et à base d'acétamipride (sur arbres fruitiers). Il demande aussi l'extension de l'interdiction de l'imidaclopride, du thiametoxam et de la clothianidine à toutes les cultures notamment les céréales à paille. Dans le cadre du projet de loi sur la biodiversité, l'Unaf se réjouit de l'adoption en première lecture à l'Assemblée de l'amendement déposé par Delphine Batho et Gérard Bapt pour interdire les néonicotinoïdes, même s'il reste l'étape du Sénat et un processus administratif complexe avant une adoption.

Autre point de tension avec le gouvernement : le projet d'arrêté qui porte sur les conditions d'utilisation des insecticides et pesticides en présence d'abeilles : « Rien ne bouge, reprend Gilles Lanio. Et la dernière mouture introduit des dérogations pour la vigne et le mais, là encore, double langage. »

L'inquiétude monte autour du frelon asiatique
Enfin les apiculteurs s'inquiètent de la situation du frelon asiatique et demandent à nouveau qu'il soit classé comme danger sanitaire de niveau 1, que le piégeage de printemps des reines fécondées soit généralisé et soutenu par le gouvernement et que la destruction des nids par le SO2 soit autorisée de façon pérenne. « Nous avons besoin du soutien de l'Etat, poursuit Henri Clément, le piégeage des reines est une mesure efficace qu'il faut étendre. »

Bertrand Auzeral, vice-président de l'Unaf, a toutefois souligné l'évolution positive des relations entre les agriculteurs et les apiculteurs notamment via des groupes de concertation mis en place dans certaines zones.
 

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