Agriculteurs et chasseurs unis

2 juin 2008 - La rédaction 
Une journée nationale « Agrifaune » a été organisée le 28 mai montrant qu’agriculture et faune sauvage sont dépendantes l’une de l’autre. Les agriculteurs et chasseurs présents ont présenté des réalisations communes conciliant économie agricole et techniques culturales en faveur de la biodiversité.

« Sans agriculture, pas de biodiversité ; sans biodiversité, pas de gibier » : d’emblée, Charles-Henri de Ponchalon, président de la FNC (Fédération nationale de la chasse) affirme les liens entre l’activité agricole et la présence de la faune sauvage, en ouvrant la journée nationale Agrifaune du 28 mai. Et Jean-Luc Poulain, de la FNSEA (Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles), de lui emboîter le pas : « aujourd’hui, l’agriculture a pour mission de produire autrement que des quantités. Le bon de commande de la société va au-delà, avec une attente en matière de tourisme, de paysage, de biodiversité ».
Agriculteurs et chasseurs n’ont pas toujours fait bon ménage, les uns se plaignant de la dégradation des cultures par les animaux sauvages, les autres les accusant du peu de place accordée par les agriculteurs à la sauvegarde des espèces sauvages.
La raison l’a emporté, le débat s’est ouvert avec deux maîtres mots : respect et compréhension. Il a abouti le 30 mai 2006, à une convention « Agriculture, chasse, faune sauvage » signée par quatre partenaires : la FNSEA, l’APCA (Assemblée permanente des chambres d’agriculture), la FNC et l’ONCF (Office national de la chasse et de la faune sauvage).

La journée Agrifaune a montré l’interdépendance chasseurs/agriculteurs

Une convention qui porte ses fruits
Le contenu de la convention se décline en quatre points : un développement agricole durable et des pratiques agricoles favorables à la biodiversité ; la préservation de la faune, du petit gibier et de ses habitats ; la valorisation des territoires agricoles, notamment par la chasse ; la création d’un réseau d’exploitations de référence. Et la convention commence à porter ses fruits. Le 28 mai, plusieurs témoignages l’ont démontré (cf. encadré).
En conclusion de cette journée Agrifaune, tous les intervenants ont reconnu l’interdépendance agriculteurs/chasseurs, mais aussi la nécessité d’associer tous les partenaires du territoire. Les pouvoirs publics sont impliqués, de nombreux départements et régions apportant leurs contributions logistiques et financières. Les agriculteurs et chasseurs, qui se sont beaucoup investis dans Agrifaune, se mobilisent pour mener à terme leurs projets mais des inquiétudes se font sentir quant à la pérennité des aides.

Agrifaune, des actions concrètes sur tout le territoire

– Dans la Sarthe, une convention Agrifaune a été signée par six partenaires. L’objectif est de prouver l’intérêt agronomique, économique et faunistiques des couverts végétaux entre deux cultures. Des tests de mélanges d’espèces sont en cours d’études.

– Dans le Beaujolais, des opérations d’arrachage de rangs de vignes dans le but d’assainir le marché du vin laissent la place à des parties non cultivées. L’idée a été d’occuper ces bandes libérées par des plantes à fleurs sauvages ou cultivées. Elles offrent l’intérêt de limiter l’érosion du sol, d’améliorer la biodiversité en nourrissant et hébergeant des espèces dont certaines son prédatrices des parasites de la vigne, mais ont aussi un atout esthétique dans une région touristique.

– En Picardie, les agriculteurs qui aménagent depuis quinze ans leurs territoires en vue d’améliorer paysage et environnement, on mis en place le dispositif « Jachère environnement – faune sauvage », dans le but de semer sur les jachères des espèces favorables à la biodiversité. Une opération « Gestion de territoires » a même été mise en place pour proposer aux agriculteurs un diagnostic environnemental et leur apporter des solutions.

– Comme en Vendée où un réseau de 20 exploitations a été créé dans le but de réaliser un diagnostic de chaque ferme et de proposer des actions favorables à la faune sauvage.

– En Franche-Comté, une vaste opération a été lancée en vue de préserver et entretenir les haies en faveur de la faune.

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