Agriculteurs et chasseurs n’ont pas toujours fait bon ménage, les uns se plaignant de la dégradation des cultures par les animaux sauvages, les autres les accusant du peu de place accordée par les agriculteurs à la sauvegarde des espèces sauvages.
La raison l’a emporté, le débat s’est ouvert avec deux maîtres mots : respect et compréhension. Il a abouti le 30 mai 2006, à une convention « Agriculture, chasse, faune sauvage » signée par quatre partenaires : la FNSEA, l’APCA (Assemblée permanente des chambres d’agriculture), la FNC et l’ONCF (Office national de la chasse et de la faune sauvage).
Une convention qui porte ses fruits
Le contenu de la convention se décline en quatre points : un développement agricole durable et des pratiques agricoles favorables à la biodiversité ; la préservation de la faune, du petit gibier et de ses habitats ; la valorisation des territoires agricoles, notamment par la chasse ; la création d’un réseau d’exploitations de référence. Et la convention commence à porter ses fruits. Le 28 mai, plusieurs témoignages l’ont démontré (cf. encadré).
En conclusion de cette journée Agrifaune, tous les intervenants ont reconnu l’interdépendance agriculteurs/chasseurs, mais aussi la nécessité d’associer tous les partenaires du territoire. Les pouvoirs publics sont impliqués, de nombreux départements et régions apportant leurs contributions logistiques et financières. Les agriculteurs et chasseurs, qui se sont beaucoup investis dans Agrifaune, se mobilisent pour mener à terme leurs projets mais des inquiétudes se font sentir quant à la pérennité des aides.
– Dans le Beaujolais, des opérations d’arrachage de rangs de vignes dans le but d’assainir le marché du vin laissent la place à des parties non cultivées. L’idée a été d’occuper ces bandes libérées par des plantes à fleurs sauvages ou cultivées. Elles offrent l’intérêt de limiter l’érosion du sol, d’améliorer la biodiversité en nourrissant et hébergeant des espèces dont certaines son prédatrices des parasites de la vigne, mais ont aussi un atout esthétique dans une région touristique.
– En Picardie, les agriculteurs qui aménagent depuis quinze ans leurs territoires en vue d’améliorer paysage et environnement, on mis en place le dispositif « Jachère environnement – faune sauvage », dans le but de semer sur les jachères des espèces favorables à la biodiversité. Une opération « Gestion de territoires » a même été mise en place pour proposer aux agriculteurs un diagnostic environnemental et leur apporter des solutions.
– Comme en Vendée où un réseau de 20 exploitations a été créé dans le but de réaliser un diagnostic de chaque ferme et de proposer des actions favorables à la faune sauvage.
– En Franche-Comté, une vaste opération a été lancée en vue de préserver et entretenir les haies en faveur de la faune.