Agriculture durable : éduquer, du champ à la salle de classe

22 septembre 2008 - La rédaction 
« Les bons repas de l’agriculture durable », où comment allier le « produire mieux » au « consommer autrement ».

L’association Les Défis Ruraux constitue la cheville ouvrière de l’opération « Les bons repas de l’agriculture durable ». Initiée en 2004 avec des producteurs volontaires, cette action a été lancée par le conseil général de Seine-Maritime et le conseil régional de Haute-Normandie. Objectif : promouvoir des produits locaux et l’agriculture durable au travers des cantines des collèges et lycées. Une fois la première année passée, et les principales inquiétudes en matière de sécurité sanitaire levées, l’opération gagne doucement du terrain. En 2007-2008, c’est le décollage. « 65 producteurs ont joué le jeu, témoigne Stéphanie Heuze, animatrice des Défis Ruraux, structure du réseau Civam sur le département. Ce sont 180 000 repas qui ont été livrés, au total, sur 110 établissements ». Et à raison de 2 euros le repas en moyenne, cela commence à représenter un vrai débouché pour les éleveurs de porcs, volailles, bovins lait ou viande, pour les maraîchers ou les producteurs de céréales du département.

430 000 repas ont été servis dans les collèges et lycées de Seine-Maritime depuis le début de l’opération en 2004.

N’est pas livreur qui veut. Un comité d’éthique fixe les critères de sélection des fermes susceptibles de participer à l’opération. Parmi ceux-ci, ne pas produire ou utiliser d’OGM, exigence conforme à la prise de position du conseil régional. Un critère d’exclusion qui aura valu à un producteur de blé d’être recalé… parce que ses poulets consommaient du soja importé, donc contenant en partie des OGM…
Une fois l’exploitation retenue, les producteurs s’engagent sur des itinéraires de progrès. « Le plus souvent sous forme de formation sur les itinéraires bas intrants ou sur l’intérêt d’augmenter la part en herbe sur l’exploitation », développe Stéphanie Heuze.

« Quand raison rime avec saison »

Ce travail d’éducation mérite d’être fait aussi du côté des cuisiniers, des élèves, voire de leurs parents. Il progresse pas à pas. Pour les cuisiniers, premiers concernés, il faut parfois rappeler la règle de la saisonnalité des produits. Et plus positivement, aider à l’échange des recettes pour varier les plaisirs avec des légumes qui reviennent souvent dans les menus. Reste que l’épluchage de pommes de terre pour 1 400 repas n’est pas fatalement motivant!
Pour les élèves, tout dépend de l’implication des enseignants ou du proviseur. Les Défis Ruraux proposent une animation pédagogique pour que les jeunes s’interrogent sur leurs modes de consommation. Une fiche sur l’empreinte écologique de la tomate est ainsi proposée. Toucher les parents s’avère encore plus compliqué. Un bilan récent a toutefois montré une progression des ventes de pains tracés ou de volailles servies lors des «bons repas» dans les commerces limitrophes des collèges et lycées. Un travail de longue haleine, mais qui associe effectivement l’ensemble des maillons de la chaîne alimentaire.

Quel cadre pour le producteur ? class=

Les critères de durabilité
• Diagnostic sur la base de trois échelles :
agro-écologique, socio-territoriale et économique
• Méthode utilisée : IDEA (indicateurs de durabilité des exploitations agricoles), agréée par le ministère de l’Agriculture ; 41 indicateurs
Les critères obligatoires
• Respect des normes sanitaires
• Pas d’OGM cultivés
• Alimentation des animaux : ni OGM, hormones de croissance, antibiotiques ou farines animales.
• Productions issues de Haute-Normandie

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