Agriculture en campagne – la parole à Nicolas Dupont-Aignan

23 février 2017 - La rédaction 
Nicolas Dupont-Aignan, à la tête du mouvement Debout la France, répond aux trois questions posées aux candidats à l’élection présidentielle par le Forum de l’agriculture responsable et respectueuse de l’environnement (Farre) et campagnesetenvironnement.fr.

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Quel est selon vous le premier défi que doit relever l’agriculture française dans les prochaines années ?
Notre agriculture doit être garante de la sécurité alimentaire des populations et de la sécurité sanitaire des aliments. Elle doit retrouver son dynamisme en s’appuyant sur des agriculteurs motivés et confiants. Or, les chiffres catastrophiques de la Mutualité social agricole (MSA) montrent qu’un tiers des agriculteurs ont gagné moins de 354 euros par mois en 2015 et que les suicides et les dépressions sont en pleine progression. Cette situation n’est pas acceptable et le défi majeur est de permettre aux agriculteurs de vivre de leur métier et de motiver les jeunes générations à s’installer au milieu de campagnes vivantes.

Pour que notre agriculture Française redevienne forte, il faut qu’elle retrouve son influence au niveau européen et mondial en instaurant une exception agricole à l’OMC et dans tous les accords commerciaux sur le modèle de l’exception culturelle. C'est pourquoi nous refusons les traités transatlantiques. Il est vital d’instaurer et de tenir au sein d’un tunnel « maximum-minimum » des prix garantis pour les grandes productions agricoles telles que les céréales, le lait ou les viandes, grâce à une régulation adaptée des productions et des marchés. Nous ne devons plus laisser nos agriculteurs produire en dessous de leurs coûts de production, ni les laisser subir la concurrence déloyale de produits importés de pays qui n’ont pas les mêmes normes sanitaires, sociales et fiscales que nous. Nous supprimerons aussitôt la directive des travailleurs détachés.

Quels sont les points clefs dans votre programme à l’élection présidentielle pour développer une agriculture respectueuse de l’environnement ?
Nous soutenons une agriculture « à taille humaine » à la fois moderne et respectueuse du sol et de la Terre. Le développement de l’agriculture biologique française doit être accompagné activement pour répondre à la demande croissante des consommateurs. Nous encouragerons les bonnes pratiques agricoles et préserverons les équilibres de la biodiversité. Les services écosystémiques rendus par les agriculteurs dans les zones à handicap naturel mais aussi les pratiques traditionnelles de production et d’élevage qui contribuent à l’entretien des milieux naturels (ex : entretien des haies) doivent être soutenus.

Nous mettrons en place une politique volontariste de gestion de l’eau incluant la possibilité de retenir l’eau excédentaire de l’hiver pour l’utiliser l’été. Les agriculteurs seront accompagnés dans l’installation de méthaniseurs agricoles pour produire du biogaz. Nous simplifierons l’utilisation de produits hors déjections pour alimenter les digesteurs et le recours à l’épandage pour les résidus de production de biogaz.

Quelle place souhaiteriez-vous donner aux agriculteurs dans les territoires uraux et urbains ?
La qualité et l’authenticité des produits français sont si appréciées que la gastronomie française est entrée au patrimoine de l’Humanité en 2010. Nous devons protéger et mettre en avant cette image de marque et ces produits reconnus par une politique volontariste. Dans un contexte d’augmentation alarmante de troubles liés à une alimentation déséquilibrée, le retour à des habitudes alimentaires et une agriculture saine et authentique est plus que jamais fondamental.

La création et la promotion d’un label unique « Fait en France » pour une vraie traçabilité pourra aussi être décliné dans les départements, ce qui permettra d’identifier l’origine des produits français avec leurs normes et le savoir-faire local. Ce label permettra aux consommateurs, notamment les urbains éloignés des lieux de production, de trouver des produits de leur région ou de leur département, près de leur lieu de résidence ou de travail.

Nous soutiendrons particulièrement  les circuits courts (Producteur–Consommateur) et inciterons les collectivités publiques comme les cantines scolaires à se fournir pour partie chez les producteurs locaux. Les créations de fermes pédagogiques seront encouragées pour apporter une réponse à la méconnaissance de la profession agricole et à l’origine des produits agricoles.

 

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