Agriculture en campagne : la parole à Rama Yade

23 février 2017 - La rédaction 
Rama Yade, à la tête du mouvement La France qui ose, répond aux trois questions posées aux candidats à l’élection présidentielle par le Forum de l’agriculture responsable et respectueuse de l’environnement (Farre) et campagnesetenvironnement.fr.

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(Certaines réponses font référence à des mesures numérotées, à retrouver dans le programme de Rama Yade)

Quel est selon vous le premier défi que doit relever l'agriculture française dans les prochaines années ?
Le premier défi pour l’agriculture est de parvenir à renforcer la compétitivité de ses exploitations, exposées à la pression des marchés concurrentiels sans sacrifier les agriculteurs les plus fragiles, en leur permettant d’avoir un niveau de vie décent et d’assurer la pérennité de leur exploitation, le tout en respectant l'environnement et la qualité des productions.

Quels sont les points clés de votre programme à l'élection présidentielle pour développer une agriculture respectueuse de l'environnement ?
Pour développer une agriculture respectueuse de l’environnement, nous proposons d’une part de stimuler la consommation de produits respectueux de l'environnement :
– Introduire dans la restauration publique un seuil minimal de 20 % de produits locaux issus de l’agriculture durable, dont le bio, pour atteindre 40 %, dont 20 % de bio en 2020 (mesure 85)
– Engager l’agriculture française dans les innovations économiques telles que les agro-carburants de seconde génération, l’éco-construction et la chimie verte (mesure 93)

Et, d’autre part, d’inciter au respect des normes environnementales :
–  Créer une nouvelle PAC qui réorientera les aides vers les exploitations  les plus respectueuses dans ce domaine : élevage en plein air, respect du rythme biologique des animaux, soins vétérinaires particuliers et non de troupeaux, utilisation d'engrais et de pesticides naturels … (mesure 83)
–  Convertir, d'ici 20 ans, 25 % des terres (contre 3 % aujourd’hui) en agriculture biologique ou raisonnée, davantage créatrice d’emplois (mesure 94)
–  Prendre en compte les critères sociaux et environnementaux dans l'agriculture bio, laquelle ne doit plus être assimilée à la seule distribution d’aliments sans pesticide (mesure 95)
– Reconnaître les servitudes environnementales qui protègent les sites à haute biodiversité (mesure 96)
–  Maintenir le moratoire sur les OGM, lesquels n’ont pas encore été suffisamment testés pour apporter toutes les garanties indispensables (mesure 97)
– Interdire les graines stériles qui soumettent les agriculteurs à une dépendance financière inadmissible (mesure 98)

Quelle place souhaiteriez-vous donner aux agriculteurs dans les territoires ruraux et urbains ?
L'activité agricole maintient nos sols, nos paysages et contribue à la préservation de notre patrimoine naturel. Son rôle est primordial car elle valorise les terres et le milieu rural. Sa place est essentielle et la défense de la ruralité ne peut se distinguer de celle des agriculteurs installés sur ces territoires.

Dans les territoires urbains, l’activité agricole doit être mieux comprise et valorisée. Il faut assurer la promotion du produit agricole en renforçant la position des producteurs face aux distributeurs. Il faut aussi optimiser le circuit de vente, en favorisant le produit local de proximité, souvent de meilleure qualité et moins lourd pour l'environnement du point de vue du stockage et du transport.

Ceci implique de :
– Lancer un plan d’installation paysanne par l’encouragement du financement participatif dans l’agriculture pour pallier les problèmes d’endettement des agriculteurs, encourager l’installation de fermiers et favoriser la pérennité de leurs exploitations (mesure 04)
– Développer les revenus complémentaires pour les exploitations agricoles grâce à un assouplissement des normes exigibles en matière de production de biogaz, de location d’espace habitable, d’éducation à la nature, d’organisation de classes vertes dans les fermes… (mesure 105).

Rama Yade se rendra au Salon international de l’agriculture à Paris, Porte de Versailles, le mardi 28 février après-midi.

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