Agriculture et biodiversités : avancées et perspectives

27 janvier 2015 - La rédaction 

Les dix-septièmes rencontres du réseau Farre, Forum des agriculteurs responsables respectueux de l'environnement, portaient sur le thème « Agriculture et société : regards croisés sur la biodiversité. » L'occasion pour le monde agricole de faire valoir ses efforts en matière de biodiversité.

« L'agriculture est déjà au travail ! » La formule est signée Christiane Lambert, première vice-présidente de la FNSEA, et fait écho aux interventions de deux agriculteurs. Emilie Alauze, viticultrice dans l'Hérault, a ainsi présenté une démarche d'autodiagnostic biodiversité encadrée par le Conservatoire des espèces naturelles (CEN) du Languedoc-Roussillon. « L'agriculteur est l'auteur du diagnostic, il apprend à connaitre les infrastructures agro-écologiques de son parcellaire, et surtout à juger leur état, témoigne-t-elle. Avant même la proposition d'actions par le CEN, cette démarche m'a permis d'avoir un autre regard sur mon exploitation et mes pratiques. » 80 vignerons ont été formés dans l'Hérault, pour 2 000 ha diagnostiqués.

Importance du diagnostic et du dialogue

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Hervé Lapie et Emilie Alauze, agriculteurs, ont présenté les démarche liées à la biodiversité auxquelles ils participent.

Hervé Lapie est lui éleveur de porcs dans la Marne et président de Symbiose, un projet fédérant les acteurs du territoire rural* autour des problématiques de fonctionnalité et de préservation de la biodiversité. Créée en 2012, Symbiose devrait mettre en place ses premiers projets de territoires en 2015. « Le premier succès, c'est d'être d'accord pour n'être pas d'accord, mais de discuter malgré tout, précise Hervé Lapie. Le programme Apiluz, par exemple, a permis des cultivateurs et des apiculteurs de travailler ensemble, avec une augmentation de la production de miel à la clé. »

« Ces deux exemples sont à saluer, ils mettent en avant l'importance du diagnostic d'un côté, et du dialogue de l'autre, apprécie Christine Margetic, professeur à l'Université de Nantes. Mais l'ensemble des agriculteurs français sont-ils dans cet état d'esprit ? Non. Le seront-ils un jour ? C'est difficile… » L'enjeu est effectivement de faire changer d'échelle les démarches positives qui fleurissent sur le terrain, selon l'ensemble des intervenants de la journée. « L'agriculture présente un gros déficit en communication », admet Pierre Pages, président du Gnis. Une communication qui permettrait de sensibiliser l'ensemble du monde agricole aux initiatives positives, mais aussi de toucher le grand public. En effet, selon le Centre de recherche pour l'étude et l'observation des conditions de vie, 81 % des français voient en l'agriculture intensive une menace pour la biodiversité.

 

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