Les chercheurs ont trois ans pour proposer aux betteraviers un panel de solutions alternatives aux néonicotinoïdes et parvenir à l’élaboration d’un modèle économique durable à horizon 2024. Car, les alternatives chimiques actuelles ne sont pas assez efficaces. Le timing est serré, mais ils sont confiants. L’Inrae, l’institut technique de la betterave et le Geves* se sont engagés dans le cadre d’un plan de recherche national remis le 22 septembre au ministre de l’Agriculture, à travailler sur tous les fronts : celui de l’agroécologie, celui de la sélection variétale avec le programme Aker lancé en 2012, celui du biocontrôle via le consortium de recherche publique et privée, celui de l’amélioration de la connaissance sur la maladie et ses vecteurs.
Ces travaux seront complétés par une évaluation économique systématique. Car la mission n’est pas de trouver une solution aussi efficace que les néonicotinoïdes, mais de miser sur une approche combinatoire, durable, à faible impact environnemental, afin de réduire le risque de développement du puceron vert, vecteur des quatre virus de la jaunisse, tout comme celui de la maladie.
Penser paysage plutôt que chimie
Pour Christian Huyghe, directeur scientifique de l’Inrae, ce bouquet de solutions impliquera une vraie rupture dans la conduite de la protection de la culture : « Il faudra penser paysage plutôt que chimie ». Prenant pour exemple l’une des voies prometteuse : le recours à une micro-guêpe parasitoïde qui pond ses œufs dans le puceron vert. Pour favoriser cette régulation sans endommager la culture, le bon équilibre reste à trouver entre le niveau de population de l’auxiliaire, la micro-guêpe, et sa source de nourriture, en l’occurrence le puceron.
La création de surface de compensation, afin de construire cet équilibre à proximité des cultures est l’une des pistes explorées. Cette nouvelle approche, fondée sur la composition des abords de parcelles et sur la création de mosaïques de paysages doit aussi bénéficier aux autres cultures. Elle se réfléchit sur fond de changement climatique. Et peut aussi favoriser l’introduction de plantes compagnes répulsives au sein des parcelles.
500 à 1000 ha à disposition de la recherche
Afin d’approfondir ces pistes, fournir des recommandations, les chercheurs vont s’appuyer sur les données des jachères fleuries mises en place dans le cadre des mesures agroenvironnementales, mais aussi sur les 500 ha en 2021 (jusqu’à 1000 ha en 2023), que les agriculteurs vont progressivement mettre à disposition. Ces surfaces permettront d’évaluer l’ensemble des solutions. « Car il n’existe pas une année sans jaunisse, a insisté Alexandre Quillet, président de l’Institut technique de la betterave lors de la présentation. L’année 2020 ne doit pas se reproduire ! La filière peut accepter jusqu’à 6 % de pertes de rendement, au-delà tout le secteur est en danger. » L’hiver exceptionnel de 2020 a conduit à des pertes de production de 15 % au niveau national. Ces pertes sont allées jusqu’à 40 % dans les zones infectées, dans la zone sud de la production. Le plan de recherche bénéficiera d’une enveloppe supplémentaire de 7 millions d’euros sur 3 ans, pour un montant global supérieur à 20 M€ avec les co-financements d’Inrae, de l’ITB et des semenciers.
*Groupe d’Etude et de contrôle des Variétés Et des Semences
Enfin ! ,un peu de sagesse !
Retrouvons le” niveau des pâquerettes ” pour mieux observer ce qui s’y passe !
La vie ne se caractérise pas par son homogénéité mais par sa Diversité .
Enfin ! ,un peu de sagesse !
Retrouvons le” niveau des pâquerettes ” pour mieux observer ce qui s’y passe !
La vie ne se caractérise pas par son homogénéité mais par sa Diversité .