Si la planète disposera globalement de suffisamment d'eau en 2050 pour répondre aux besoins de neuf milliards d'humains, cela risque de se faire de manière inégale selon les régions. Un premier constat tiré par la FAO et le Conseil mondial de l'eau qui ont rendu public le 14 avril un rapport intitulé Toward a water and food secure future (Vers un avenir sûr en eau et nourriture). Faute d'investissements dans des productions agricoles et piscicoles durables, la surconsommation d'eau pour la production alimentaire ne sera plus tenable, particulièrement dans de grandes parties d'Asie centrale et du Sud-Est asiatique, au Proche-Orient, en Afrique du Nord ainsi qu'en Amérique centrale et du Nord, où les quantités d'eau souterraine utilisées dépassent les quantités qui se reconstituent naturellement. A cet aspect quantitatif vient s'ajouter un problème qualitatif dans certaines régions où l'agriculture intensive, le développement industriel et les villes en expansion sont tous responsables de la pollution des sources d'eau, souligne la FAO. Cette fragilisation est accentuée par le réchauffement climatique. Les zones de montagne, qui fournissent jusqu'à 80 % des ressources en eau de la planète, pourraient bien ne plus jouer ce rôle.
Tirer le meilleur parti des ressources
Le rapport émet une série de pistes d'amélioration, visant à aider les agriculteurs à accroître leur production alimentaire en tirant le meilleur parti de ressources en eau. La génétique des plantes et de l'élevage constitue un premier élément de réponse, devant la formation des agriculteurs à une plus grande autonomie. Éviter le gaspillage passe également par des politiques et institutions plus transparentes.
Pour renforcer l'adaptation au changement climatique, la FAO préconise enfin des investissements sur les bassins versants et les ménages, notamment l'amélioration des installations de stockage de l'eau, le captage et la réutilisation des eaux usées, ainsi que l'intensification de la recherche en vue de systèmes plus résilients de production agricole dans les petites exploitations.