« Il y aura neuf milliards de personnes à nourrir, mais aussi à loger », a résumé Bernard Boyeux, de l’association Construire en Chanvre, lors du colloque Ademe, le 20 octobre à Paris, sur les débouchés des Fibres Végétales. Autant dire que le potentiel de développement, particulièrement du chanvre, est considérable dans le bâtiment. Pour autant, les ingénieurs formés à l’utilisation des bio-matériaux dans ce secteur restent nettement insuffisants. La construction écologique suppose aussi un effort financier de la part des acheteurs. Le surcoût d’une isolation chanvre pour une maison de 100 m2 peut être estimé à quelque 1 500 euros. En l’état actuel du marché, en tout cas. Car plus les biomatériaux se diffuseront, et moins ils seront onéreux. En attendant, « les consommateurs sont en train de modifier leur approche.» Un constat dressé par Olivier Joreau, de Cavac-Biomatériaux, au fil des salons où il présente son isolant à base de chanvre Câlin. Les freins se situent davantage au stade du négoce ou des artisans, qui ne sont pas encore familiers de ces biomatériaux et ne souhaitent pas prendre de risque. L’élaboration de règles professionnelles, qui sont déjà bien engagées, mais surtout leur reconnaissance au titre de normes constituent un levier essentiel pour la diffusion des techniques liées au bio-matériaux, puisqu’elle permettra aux maîtres d’œuvre de s’assurer dans le cadre de la garantie décennale. Et, du coup, d’être en phase avec les objectifs ambitieux fixés au secteur du bâtiment par le Grenelle de l’environnement.
Bâtiment, un marché pratiquement à maturité
Organisé le 20 octobre à Paris, le colloque de l'Ademe sur les fibres végétales et leurs nouvelles applications pour la bâtiment, l'industrie et l'agriculture a été l'occasion de faire le point tant sur la recherche que sur l'établissement des filières. Campagnesetenvironnement.fr vous en rapporte les éléments essentiels en trois volets. Aujourd'hui le second volet.