Bien-être animal : une question d’éthique

27 novembre 2006 - La rédaction 
Le bien-être des animaux pendant leur transport est un sujet auquel l’opinion publique est aujourd’hui fortement sensibilisée. La presse écrite et la télévision se sont fait l’écho de cas de mauvais traitement. En réponse à ces préoccupations, les professionnels rappellent toutes les mesures qu’ils appliquent pour respecter ce bien-être au cours du transport des animaux.

Les associations de protection animale dénoncent ces cas de mauvais traitement et demandent le renforcement des contrôles. Les coupables d’atteintes au bien-être des animaux sont poursuivis et sanctionnés, en application de la législation française et européenne. Aussi inacceptables qu’ils soient, les manquements à l’éthique professionnelle sont le fait d’une minorité et non de la majorité des nombreux acteurs concernés. En effet, la quasi-totalité d’entre eux applique la réglementation en vigueur ayant trait au bien-être et aux conditions de transport des animaux, ainsi que les bonnes pratiques recommandées par l’Institut de l’élevage et l’Interbev, Association nationale interprofessionnelle du bétail et des viandes.

Le bien-être des animaux en cours de transport est réglementé class=
Durée, aménagement des véhicules, densités de chargement, agrément du transporteur et formation des conducteurs sont au centre de la réglementation européenne, adoptée en 1991, sur les conditions dans lesquelles les ruminants doivent être transportés pour assurer leur bien-être. Cette réglementation vient d’être révisée et précisée par le Règlement CE 1/2005 relatif à la protection des animaux pendant le transport.
Avec plus de 90 % des échanges d’animaux sur pied à son actif, le transport routier se place très loin devant les autres modes de transport (maritime, ferroviaire, aérien). La réglementation qui s’y rapporte est particulièrement importante puisqu’elle concerne plus de 190 millions de bovins, ovins et caprins transportés annuellement par la route en Europe.

Une durée du transport limitée
La durée maximale autorisée est actuellement de 8 heures, lorsque le transport s’effectue dans un véhicule classique. Pour les voyages de longue durée, de plus de 8 heures, le transport des animaux s’effectue obligatoirement dans un véhicule spécialement aménagé. Un transport long, d’une durée de 29 heures, doit comporter deux séquences de 14 heures de route, entrecoupées d’une pause d’une heure minimum pour le repos, l’abreuvement et l’alimentation des animaux.
Les associations de protection animale demandent une application stricte de la législation actuelle et souhaitent une réduction de la durée du transport. Il faut cependant rappeler que la plupart des mouvements s’effectuent à l’intérieur des frontières du pays d’origine des animaux transportés.
Concernant la France, les durées extrêmes ne sont que très occasionnellement atteintes. En Europe, seuls 10 % des transports d’animaux s’effectuent sur de longues distances.

Des densités de chargement étudiées
Les densités imposées par la réglementation ont été fixées à partir des résultats de plusieurs études et expérimentations réalisées dans des conditions réelles de convoyage. Dans la bétaillère, les ruminants ont besoin de sentir la proximité de leurs congénères, sans bien entendu être trop serrés. Ils restent le plus souvent debout, mais il faut réserver à chaque animal l’espace nécessaire pour se coucher sans difficulté.

Le transporteur agréé et formé class=
Tout conducteur assurant le convoyage d’animaux vivants doit être détenteur d’un certificat délivré à l’issue d’une formation spécifique auprès d’un organisme agréé. (Directive 91/628/CEE et Règlement CE 411/98, abrogés et remplacés par le Règlement CE 1/2005 à partir de janvier 2007). Outre les aspects liés au bien-être animal, et en particulier les aspects pratiques de la manipulation des animaux au cours de leur embarquement et de leur débarquement, la formation porte sur la sécurité des personnes. Un comportement maîtrisé des intervenants (conducteurs, bouviers, etc.), ainsi que la qualité de la conduite du véhicule, sont parmi les meilleurs garants de conditions appropriées au bien-être et au confort des animaux.

Des véhicules spécialement aménagés

Tout transport d’animaux vivants excédant 8 heures doit être obligatoirement effectué avec un véhicule conforme à la réglementation en vigueur depuis 1998 :
• dispositifs permettant aux animaux de s’abreuver en cours de route et possibilité de les alimenter,
• système de régulation des conditions ambiantes à l’intérieur du véhicule (température et hygrométrie),
• cloisons mobiles pour séparer les animaux en groupes,
• accès direct aux animaux,
• litière pour le confort des animaux.

Des voies d’amélioration du bien-être animal
L’amélioration du bien-être et du confort des animaux vivants en cours de transport passe par la recherche d’une meilleure connaissance du comportement des animaux et de leurs besoins. Dans la logique de ce constat, l’Union Européenne a financé un projet de recherche, désigné CATRA (Cattle Transport – transport du bétail). Lancé en février 2000 et achevé début 2003, ce projet exemplaire a mobilisé des équipes de chercheurs de huit pays de l’UE sur tous les aspects, particulièrement celui du stress, liés au transport et à son incidence sur le bien-être des animaux et la qualité des viandes.

Un guide des bonnes pratiques
En France, les filières de la production animale, regroupées au sein d’Interbev, se sont impliquées, très tôt, dans une démarche visant à faire connaître la réglementation en vigueur sur le bien-être des animaux en cours de transport, ainsi que les pratiques appropriées à cet effet. Les “Guides des bonnes pratiques“, en particulier le “Guide des bonnes pratiques de Transport”, coédité par l’Institut de l’élevage et Interbev, constituent aujourd’hui les référentiels des métiers de la production animale. Par ailleurs, la Charte des bonnes pratiques d’élevage a été élaborée dans le même esprit afin d’inciter les professionnels à s’engager dans une démarche qualitative.

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