Les élus de la commission de l’environnement de l’UE ont adopté, le 28 mai, la stratégie européenne sur la biodiversité pour 2030 (62 pour, 4 contre, 12 abstentions). A cette occasion, les élus ont précisé leur souhait d’avoir un cadre de gouvernance sur la biodiversité de la même ampleur que celui sur le climat. Ils en appellent ainsi à ce que la prochaine COP sur la biodiversité, organisée en octobre en Chine, débouche sur un « Accord de Paris » en la matière. « Nous souhaitons une loi européenne sur la biodiversité similaire à la loi climatique, fixant un cadre de gouvernance en matière de biodiversité jusqu’en 2050 et incluant des objectifs juridiquement contraignants pour 2030 », a ainsi indiqué César Luena, le rapporteur de la commission.
Opposition à la ré-autorisation du glyphosate
La position des eurodéputés est particulièrement forte sur le sujet des pollinisateurs. Ils s’opposent ainsi à la ré-autorisation du glyphosate après le 31 décembre 2022 et réitèrent leur appel à une révision urgente de l’initiative européenne sur les pollinisateurs, en faveur de la mise en œuvre d’un cadre européen s’appuyant sur des objectifs et des indicateurs clairs. Par ailleurs, les élus souhaitent que le statut de conservation favorable soit atteint pour toutes les espèces et habitats protégés, à valide le souhait de la Commission européenne qu’au moins 30 % des terres et des eaux européennes soient protégées d’ici à 2030.
Honorer le budget annoncé par la Commission
Globalement, si l’ambition de la stratégie biodiversité 2030 est saluée, les élus rappellent néanmoins que les objectifs pour 2020 n’ont pas été tenus. «La nouvelle stratégie doit traiter de façon efficace les cinq principaux facteurs de changement dans la nature: les changements dans l’utilisation des terres et des mers, l’exploitation directe des organismes, le changement climatique, la pollution et les espèces exotiques envahissantes ». Les eurodéputés souhaitent ainsi que le budget de 20 Mrd € par an pour la préservation de la biodiversité soit honoré.