Bretagne : limiter la marée urbaine

27 décembre 2011 - La rédaction 
Inévitable. Voilà ce qu'on peut dire de l’urbanisation des terres agricoles bretonnes. Pour autant, pas question de ne rien faire. Le 30 juin 2011, la Safer et l’établissement public Foncier de Bretagne ont signé une convention pour privilégier le renouvellement urbain et mieux compenser les pertes de surfaces agricoles.


« Tous les ans, nous devons construire en Bretagne l’équivalent de la ville de Lanester pour loger les 27 000 personnes qui arrivent, explique Gwenegan Bui, chargé de mission à Foncier de Bretagne. Or, les calculs économiques sont simples : le foncier agricole coûte environ deux euros le mètre carré. » La tentation est alors grande d’empiéter sur ces terres et la Bretagne perd chaque année 4 000 hectares de surface agricole.

Favoriser le renouvellement urbain

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27 000 personnes s'installent chaque année en Bretagne. (Crédit photo : Marc Schaffner)

Pour ralentir cette urbanisation, une convention a été signée le 30 juin 2011 entre la Safer et Foncier de Bretagne, un établissement public créé en juin 2009, avec une doctrine précise qui comprend notamment la réduction de la consommation de l’espace.

« Sur les zones agricoles, il nous semblait important de déléguer une partie de notre travail à la Safer », poursuit le chargé de mission de Foncier de Bretagne. La convention signée entre les deux partenaires privilégie le renouvellement urbain, qui consiste à reconstruire sur le bâti existant, un des leviers majeurs pour limiter la consommation des surfaces. « Lorsque nous intervenons auprès des communes, nous imposons la densité minimale de vingt logements par hectare, explique Gwenegan Bui. Toutefois, les projets de renouvellement coûtent plus cher : il faut détruire l’ancien bâti, reconstruire, voire réaliser une dépollution. Notre structure a été mise en place pour aider financièrement les collectivités dans ces projets. » Deux cent cinquante communes, sur les mille deux cents de Bretagne, ont déjà fait appel à Foncier de Bretagne.

Compenser la perte de terres agricoles
Autre point de la convention, qui entre dans le plan agricole et agroalimentaire régional : prévoir le projet très en amont afin de constituer par anticipation des réserves foncières et de proposer rapidement aux exploitants des systèmes de compensation. « Rechercher des terres peut prendre plusieurs années. Par exemple, le projet de TGV entre Rennes et Le Mans consommera 600 hectares de terre que nous devons compenser », étaye Jean-Paul Le Lan, directeur général de la Safer Bretagne. Celle-ci acquiert en moyenne de 4 000 à 4 500 hectares de terres agricoles par an, qui servent aussi à des projets d’installation, d’agrandissement ou d’aménagement parcellaire.

Le siège de l’exploitation peut aussi être déplacé. Comment réagissent les agriculteurs ? « La situation est compliquée et douloureuse : elle est très mal vécue par les agriculteurs, reconnaît Jean-Paul Le Lan. Ils se sentent pris au piège. Mais les exploitants prennent vite conscience des contraintes d’avoir des bâtiments au bord d’une ligne TGV ou en agglomération et de l’absence de perspectives de développement. »

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