Chantal Jouanno pose un lapin au Grand hamster

15 décembre 2009 - La rédaction 

Chantal Jouanno a déprogrammé le 11 décembre une visite à Blaesheim, près de Strasbourg, sur une exploitation qui privilégie la culture de la luzerne, aliment favori des hamsters. Le rongeur suscite en effet la grogne des agriculteurs hostiles au renforcement des mesures de protection du rongeur. Le Grand Hamster d’Alsace (Cricetus cricetus) est protégé depuis 1993 et c’est aujourd’hui l’une des espèces les plus menacées d’Europe. Pour ne pas avoir veillé sur lui, la France est poursuivie devant la Cour européenne de justice.

Des efforts consentis
En juillet dernier, plusieurs associations de défense de la nature parmi lesquelles Sauvegarde Faune sauvage, à l’origine de la plainte, ont réclamé « la création immédiate de 30 000 hectares de surfaces favorables au rongeur, soit 20 % des surfaces agricoles utilisées, au lieu de 2 % actuellement ». De son côté, la chambre régionale d’agriculture s’oppose au renforcement des mesures de protection du Grand Hamster, « trop contraignantes » selon elle pour les agriculteurs. Dans un courrier en date du 4 décembre, également signé par le département, la communauté urbaine de Strasbourg, les maires du Bas-Rhin, elle estime que d’importants efforts ont déjà été consentis par la profession agricole. 165 000 euros de primes d’incitation à la production de luzerne et de blé, au détriment du maïs, ont été versés en 2008 à des agriculteurs bas-rhinois avec l’aide de la Commission européenne.

…estimés insuffisants
Des efforts que Pierre Gueth, président de l’association SOS Grand Hamster, juge toutefois insuffisants. « Trois cents hamsters seulement ont été comptabilisés au dernier recensement et ils pourraient être beaucoup moins au printemps prochain », fait-il remarquer. Pour assurer la survie de l’espèce, il faudrait « au moins 1 500 individus ». Le Bas-Rhin est le seul département français où l’animal est encore présent. Les associations de défense du rongeur sont conviées fin décembre à une réunion par le cabinet de la secrétaire d’État.

Laisser un commentaire

Recevoir la newsletter

Restez informé en vous abonnant gratuitement à la newsletter