Martinique dans les bananeraies, et à l’origine d’une pollution extrêmement persistante. L’approche réalisée par l’Inra dans le cadre du Plan d’action chlordécone 2008-2010, permet de suivre l’épopée de la réglementation des produits phytosanitaires, de leur arrivée massive en production (le dossier débute tout de même en 1968) à la lente montée en puissance d’une réglementation, au niveau européen comme national.
Un jeu d’acteurs complexe
Les deux études montrent également le jeu des acteurs : le poids important des producteurs de bananes dans la prise en compte par l’administration des aspects économiques ; la montée en puissance des associations écologistes et la pression qu’elles exercent sur les pouvoirs publics ; les liens dans le traitement de la crise environnementale et sanitaire qui persiste aux Antilles françaises entre média, politique et administration.
Ces deux rapports s’attachent à prendre la distance nécessaire pour tirer les enseignements qui peuvent l’être. Le système d’homologation des pesticides a été très largement revu en France. La prise en compte des alertes, le suivi des pratiques agricoles, la capacité à évaluer le point d’équilibre entre économie et environnement… De nombreuses réponses sont encore en cours d’élaboration.
A suivre… avec notamment une rencontre avec Pierre-Benoît Joly.
Les deux rapports
« La saga du chlordécone aux Antillles françaises : reconstruction chronologique 1968-2008 », Pierre-Benoît Joly, Inra/Sens et Ifris.
« L’autorisation du chlordécone en France 1968-1981 », Matthieu Fintz, Anses.