Christian Rousseau (Nouricia) : « Les deux facteurs à raisonner aujourd’hui sont l’azote et la mécanisation »

22 septembre 2008 - La rédaction 

« Produire plus semble naturel : c’est la vocation de l’agriculteur. Mais aujourd’hui intensifier plus n’apporte pas plus. Il faut donc trouver une ou des voies alternatives. L’occupation des sols en fait partie », introduit Christian Rousseau, président de la coopérative auboise Nouricia.

Christian Rousseau, président de Nouricia

En Champagne, où l’assolement majoritaire est blé, escourgeon, betterave, les sols restent nus pendant près de 7 mois ! Alimentaire ou non, le défi passe par une production de biomasse la plus importante possible. Cette nouvelle réflexion doit donc nous amener à considérer l’éventualité de deux récoltes par an.
L’utilisation des produits de protection des plantes est de plus en plus réduite. Le produire mieux passera par un enrichissement du milieu (biodiversité, biomasse) qui permettra d’arriver à un emploi toujours plus ciblé de ces produits. Les deux facteurs à raisonner aujourd’hui sont l’azote et la mécanisation. Une des réponses réside dans les techniques culturales simplifiées et le semis direct, qui permettent d’économiser du fioul, de la ferraille et donc du pétrole. Et cela sans affecter le rendement. Pour l’azote, il est hors de question de désintensifier. Il faut donc à rendement égal, diminuer la dose apportée par l’agriculteur. L’implantation de couverture végétale entre la moisson et les cultures de printemps augmente le captage d’azote et diminue la part de sol nu. Les cultures de couverts végétaux deviennent des cultures de fertilisation : le sol est plus vivant et moins marqué par les problèmes de battance, de lessivage et d’érosion. De plus, cela freine le développement d’adventices. Et là, on s’inscrit dans le durable ! Et si le sol est structuré, la matière organique augmente et la biodiversité revient. De plus, c’est une assurance contre les phénomènes d’accident de production, comme nous en avons eu cette année en Champagne. La casse est limitée, les rendements sont stabilisés !

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