Circuits courts : les consommateurs donnent du sens à leurs achats

12 décembre 2011 - La rédaction 

« 70 % des consommateurs français sont des acheteurs plus ou moins occasionnels en circuits courts », a estimé Jean-Baptiste Traversac, chercheur à l'Inra (Institut national de recherche agronomique), lors d'une conférence à l'école d'ingénieur Esitpa de Rouen le 7 décembre (1). La demande croissante de produits du terroir, d'aliments bio et de produits locaux explique la hausse de l'attrait des Français pour ce mode de commercialisation.

Les étudiants de l'Esitpa l'ont confirmé en recueillant des témoignages spontanés de consommateurs qui s'approvisionnent en circuit court. Ils ont alors mis en exergue d'autres motivations de ces acheteurs en direct : la recherche de produits plus frais, de meilleur goût, une excellente traçabilité, des prix plus raisonnables, le bénéfice pour la santé, le côté pédagogique, le lien rapproché et le partage avec le producteur.

“Je donne mon argent au producteur”
Beaucoup apprécient également l'acte citoyen, à l’image de ce consommateur qui déclare : « C'est une prise de pouvoir sur la redistribution des valeurs ajoutées : je donne mon argent aux producteurs plutôt qu'aux intermédiaires. » Globalement, les acheteurs de produits en direct donnent du sens à leurs achats : soutenir l'économie locale, favoriser l'emploi ou soutenir des enagagements environnementaux.

S'il séduit de plus en plus de consommateurs en France, le mode de commercialisation dit en circuit court est cependant considéré comme marginal dans l'Hexagone. D'après le rencensement agricole de 2010, 18 % des fermes françaises vendent  au moins une partie de leur production en direct au consommateur. C'est pourtant chez nous la forme initiale de vente des produits alimentaires, qui prévaut encore dans de nombreux pays en voie de développement : les circuits courts fournissent par exemple un quart à un tiers de l'alimentation dans de nombreux pays d'Afrique ou d'Asie, et même 85 % à Madagascar.

Les circuits courts sur Internet et par correspondance

La définition officielle depuis 2009, selon le ministère de l'Agriculture, est « un système de vente mobilisant au plus un intermédiaire entre producteur et consommateurs, quelle que soit la distance ». Il s'agit bien en effet d'un système court d'un point de vue organisationnel, mais pas forcément géographique. La vente par correspondance et Internet sont en effet des modes de distribution en circuits courts de plus en plus prisés.

Note : (1) Cycle de conférences Graines de sens coorganisées par l'Esitpa et le Syrpa (association de communicants en agriculture)

Laisser un commentaire

Recevoir la newsletter

Restez informé en vous abonnant gratuitement à la newsletter