Combiner production de viande et environnement

9 octobre 2013 - La rédaction 

L'élevage allaitant, « c'est produire des protéines nobles, c'est aussi produire des valeurs culturelles et  protéger l'environnement », a indiqué Vincent Manneville, de l'Institut de l'élevage lors de la conférence  production de viande et l'environnement, le 3 octobre, qui s'est tenue durant le Sommet de l'Elevage à  Cournon-d'Auvergne (Puy-de-Dôme). Présentant un panorama des services rendus par l'élevage, il a rappelé que 80 % d'herbe moyenne de la ration des bovins viande est issue de prairies, qui englobe souvent des haies, mares, murets, lisières et autres « infrastructures agroécologiques ». Lesquelles produisent des services en termes d'hétérogénéité des paysages,  de biodiversité, de stockage de carbone et de préservation de la qualité de l'eau. L'enjeu est de les valoriser ce qui passe par de la quantification.

Pour Sindy Moreau, de l'Institut de l'élevage, trois leviers d'actions existent principalement pour combiner production et environnement : la conduite des troupeaux, la conduite des surfaces en herbe et des cultures, les pratiques visant à maintenir ou améliorer les contributions positives de l'élevage bovin viande. « La prise en compte du stockage de carbone sous prairies et haies compensent 50 à 100 % des émissions de méthane de l'élevage bovin », a-t-elle indiqué. Il existe des marges de progrès dans chaque système en limitant par exemple le nombre de vaches improductives, en adaptant les conduites alimentaires aux potentiels des animaux et aux objectifs de production, ou encore en développant les légumineuses.

Des leviers d'action
Les produits pétroliers (consommation de fioul), l'alimentation notamment concentrés, la fertilisation azotée, constituent les principaux intrants responsables des consommations d'énergie en élevage bovin viande, a expliqué Jean Devun de l'Institut de l'élevage, en partant d'une étude réalisée à partir des données de 165 exploitations du bassin charolais spécialisées en élevage bovin viande avec plus ou moins de cultures. Il s'agit de jongler entre les trois selon les contextes d'exploitation pour trouver l'optimum pour améliorer l'empreinte écologique.

Dominique Daul, responsable professionnel en charge des dossiers environnement chez Interbev a rappelé que le mot agronomie parle davantage aux éleveurs que le mot écologie, mais que les deux sont réellement liés. « Les 4000 t de fumier de mon atelier d'engraissement de bovin fertilisent 200 ha de céréales et de betteraves autour de l'exploitation », indique-t-il, rappelant qu' « un sol riche en matière organique est un sol qui retient bien l'eau ». Il appelle à diffuser l'information sur les impacts environnementaux de manière pédagogique dans les élevages en faisant toujours  le lien avec les pratiques et « l'efficience » de l'exploitation, y compris sa rentabilité économique et l'aspect conditions de travail.

 

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