Comment favoriser la biodiversité sur l’exploitation agricole

Les auxiliaires de cultures

Les auxiliaires sont les ennemis naturels des ravageurs des cultures et les insectes pollinisateurs. Ils sont présents dans les milieux non cultivés, les bordures de champs, les haies et les lisières, où ils trouvent une ressource alimentaire, un abri pour se reproduire ou passer l’hiver…

Comment les favoriser ?

• Autour des parcelles :

• Préserver ou créer des haies, boisements, fossés, mares, bandes enherbées, friches…

• Connecter ces éléments entre eux pour faciliter les déplacements de la faune

• Préserver les arbres morts

• Entretenir les bandes enherbées par une coupe haute (15 cm), préférer la fauche au gyrobroyage

• Éviter tout entretien des bords de parcelle entre le 15 mars et le 15 juillet, période de floraison et de reproduction

• Augmenter les capacités d’accueil en installant des gîtes à chauves-souris, des nichoirs à oiseaux, des perchoirs pour les rapaces.

• Dans les parcelles :

• Raisonner les traitements, éviter la lutte chimique systématique et préférer des produits phytos sélectifs qui épargnent les auxiliaires

• Raisonner l’assolement en choisissant des cultures diversifiées

• Favoriser l’enherbement des vergers et des vignobles

• Proscrire le labour profond et préférer un labour superficiel

Quelles espèces privilégier pour les haies ?

• Les espèces locales car elles abritent des auxiliaires autochtones

• Les espèces à feuillage persistant car elles hébergent des auxiliaires en hiver

• Les espèces à stades de floraison variés pour allonger la période d’alimentation par le pollen des acariens auxiliaires

• Les espèces à baies non toxiques pour l’alimentation hivernale des oiseaux

Les plantes messicoles

Il existe en France une centaine d’espèces messicoles (plante annuelle qui croît dans les champs de céréales) : coquelicot, bleuet, nielle des blés, camomille, adonis d’été… Souvent concurrentes des cultures, elles font pourtant partie du patrimoine et offrent l’image d’une agriculture productrice de paysages colorés et de milieux diversifiés.

Comment les favoriser?

• labour à l’automne et semis de céréales d’hiver (blé ou orge)

• ensemencement clair

• peu d’engrais et d’amendement

• bordures de champ laissées aux plantes messicoles

• l’emploi des herbicides est incompatible avec la préservation des plantes messicoles

Les amphibiens

Les amphibiens font partie des animaux les plus menacés au niveau français et européen. Les larves participent à la filtration des eaux et jouent un rôle bénéfique sur la qualité des zones humides. Les adultes consomment des chenilles, moustiques, araignées et limaces.

Comment les favoriser?

Enherber les fourrières et les rangs ou inter-rangs des vergers et des vignes afin de faciliter leur déplacement et de préserver des milieux favorables à leur alimentation

Limiter l’usage des insecticides et anti-limaces

Créer et entretenir des haies

Conserver les amas de bois et les ouvrages en pierres non cimentés afin de préserver des zones de refuge l’hiver ou l’été

Entretenir les zones humides et créer des mares

Proscrire l’introduction de poissons dans les mares et plans d’eau

Préférer une fauche centrifuge (de l’intérieur vers l’extérieur de la parcelle) ou par bande pour permettre à la faune de fuir progressivement la faucheuse et de s’échapper

Les plantes envahissantes

Les plantes envahissantes s’installent sur des territoires dont elles ne sont pas originaires et en perturbent l’écosystème. Leur invasion est d’autant plus facile que les zones sont perturbées (inondations, salinisation, assèchement, déforestation, surpâturage…)

Comment prévenir les invasions ?

• Proscrire l’introduction de plantes étrangères dans la nature

• Eviter toute perturbation des zones humides ou patrimoniales et de leurs abords

• Se renseigner sur les plantes envahissantes dans la région pour connaître les précautions à prendre

• Ne jamais laisser le sol nu

Les chauves-souris

Les chauves-souris, ou chiroptères, sont des hôtes habituels des bâtiments de ferme. Elles peuvent jouer le rôle d’auxiliaires puisqu’une seule d’entre elles consomme jusqu’à 3 000 insectes par nuit.

Comment les favoriser ?

• Préserver les refuges (cavités, greniers, bâtiments anciens)

• Conserver les zones herbeuses entre les haies et les cultures

• Assurer une bonne connexion entre les éléments du paysage

• Ouvrir les parcelles embroussaillées

• Préserver les zones humides et les bas-fonds

• Favoriser la création de petites zones en eau où les chauves-souris s’abreuvent et chassent

• Gérer la forêt

• Raisonner les traitements sanitaires en réduisant par exemple les pesticides sur prairies et en bordure de culture