Créer des sorties de secours pour la faune et la flore

27 février 2009 - La rédaction 

En cas de menace, les déplacements d’un massif naturel à un autre peuvent être

Les mouvements de population se font par étapes

rapides ou progressifs. « On sait très bien qu’avec le changement climatique, les espèces devront s’adapter. Les hêtres seront par exemple moins gros et auront plus de maladies et, dans cinquante ans, les chênes risquent de prendre place dans le paysage normand. Fatalement, la faune et la flore devront remonter vers le nord, pour retrouver des conditions climatiques propices à leur bon développement. » Mais le chemin n’est pas toujours tracé.

Et si une espèce est fragile et que son habitat est fractionné, elle ne pourra pas lutter. Par exemple, un papillon met trente ans pour se déplacer de 200 km au-delà de sa zone de prédilection. Tout obstacle complique cette migration. « Les mouvements de population se font par étapes explique Jacques Trouvilliez. D’abord l’avant-garde, puis le gros des troupes. Si ces dernières rencontrent des barrières, elles sont vouées à disparaître. » Et des nouvelles communautés vont prendre la place.

Toutefois avant d’agir, un état des lieux est nécessaire. Jacques Trouvilliez fait partie du Comité biodiversité qui a élaboré les mesures qui figurent dans le projet de loi Grenelle 2. Il a pour mission de recenser sur deux régions pilotes, la Normandie et le Languedoc-Roussillon, les populations menacées et celles qui méritent qu’on agisse pour les maintenir. « Deux méthodes sont possibles pour établir un diagnostic. Soit recenser les masses naturelles et les connecter, soit évaluer la faune et la flore, repérer celles qui sont en danger et celles qui ont besoin d’un coup de pouce pour être maintenues, et construire les réseaux verts adaptés.» C’est cette seconde méthode qui a été choisie pour la trame verte. Plus difficile mais plus précise. Pour la trame bleue, la première méthode, structurelle, a eu la préférence. L’idée est de réinjecter des éléments fonctionnels pour enrayer la disparition des espèces et de favoriser la libre circulation de l’eau.

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