Le Premier ministre ramène la part des cotisations à environ 35 % du revenu des agriculteurs, au lieu de 45 %.
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Manuel Valls a présenté le 17 février plusieurs mesures conjoncturelles à effet immédiat, pour aider l'agriculture française dans la crise qu'elle traverse. Le Premier ministre a annoncé une baisse des cotisations sociales des exploitations de sept points. En plus des trois points déjà pris en charge par les allocations familiales depuis janvier 2015, cela ramène la part des cotisations à environ 35 % du revenu des agriculteurs, au lieu de 45 %. Les agriculteurs ayant dégagé de très faibles revenus sur 2015 peuvent aussi bénéficier d'une « année blanche sociale». Elle pourra être reconduite automatiquement dans la limite de trois ans, sans pénalités ni intérêt de retard.
Un fonds d'aide pour la filière porcine
La profession agricole a par ailleurs reçu mardi 16 février l'accord du président de l'Autorité de la concurrence pour la création d'un fonds de soutien aux éleveurs de porcs. Ce fonds de 100 M€ sera alimenté par les transformateurs, la grande distribution et la restauration hors-foyer mettant sur le marché de la viande fraîche de porc et des produits en contenant plus de 50 %. Il aura une durée d'action de 6 mois et viendra en aide aux agriculteurs à hauteur de 10 centimes d'euros par kg.
A ces mesures d'urgences s'ajoute une réponse sur le plus long terme. Un comité national d'élaboration des
Xavier Beulin, président de la FNSEA, a salué le décision de Manuel Valls mais demande d'aller plus loin, notamment sur la réduction de la production laitière de tous les Etats membres.
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normes sous l'égide d'un préfet, composé d'un collège interministériel et de la profession agricole, devrait voir le jour et se réunir juste après le Salon international de l'agriculture. Ses missions seront de simplifier les normes et de les expérimenter avant leur mise en oeuvre.
Assouplissement pour Écophyto
Concernant le plan Écophyto, qui vise à réduire l'utilisation des pesticides, des discussions sont à venir entre le gouvernement et la profession agricole. L'idée serait de revoir à la baisse les sanctions prévues dans le cadre des Certificats d'économie de produits phytosanitaires (CEPP) mis en oeuvre au niveau des distributeurs agricoles (coopératives et négociants) ainsi qu'adapter les indicateurs de suivi.
Le besoin du soutien des partenaires économiques et de Bruxelles
Xavier Beulin, président de la FNSEA, salue les décisions du ministre, mais estime toutefois que l'engagement doit aller plus loin au niveau européen, avec la réduction de la production laitière de tous les Etats membres, l'étiquetage de l'origine des produits et la gestion de l'embargo russe. Le commissaire européen à l'agriculture Phil Hogan sera reçu par Manuel Valls le 25 février pour aborder ces questions.
Il attend aussi des partenaires économiques français un soutien. La grande distribution a jusqu'au 29 février pour négocier les prix avec ses fournisseurs mais aucun accord n'est signé pour l'instant. Le président de la FNSEA a appelé le ministre Stéphane Le Foll à faire pression sur les centrales d'achat pour éviter une baisse des prix auprès des fournisseurs qui se répercuterait ensuite sur les agriculteurs. « Nous aspirons à ne pas dégrader un contexte qu'il l'est déjà beaucoup », conclut-il.