Crise de l’élevage : focus sur l’étiquetage de la viande

28 juillet 2015 - La rédaction 
Une étude publiée le 19 juillet 2015 par Toluna Quicksurveys annonçe que 64 % des Français sont prêts à payer plus cher pour du bœuf provenant d'un approvisionnement local. Encore faut-il que les Français soient correctement informés sur l'origine des viandes qu'ils consomment. Où en est-on aujourd'hui sur l'étiquetage et la traçabilité des viandes qu'on retrouve dans nos assiettes ?

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Si l'origine doit obligatoirement être mentionnée pour les viandes brutes vendues en grande surface, une forte opacité perdure pour les produits transformés

Actuellement, l'obligation de mentionner la provenance ne porte que sur les viandes brutes en supermarché. La viande française en barquette reste donc bien représentée au rayon boucherie de la grande distribution, qui assure la moitié des débouchés des abattoirs français. Concernant les produits des marques de distributeurs, « si on prend l'exemple du jambon, on est à 95 % de produits d'origine française dans les rayons », précise la Fédération du commerce et de la distribution. L'origine de la viande des produits de grandes marques reste en revanche moins maîtrisée, elle est souvent peu ou pas indiquée.

 
Une forte opacité pour les produits transformés
Une attention doit également être portée aux produits issus des procédés industriels. La législation n'impose pour le moment pas d'étiquetage sur l'origine des produits transformés. La mention de l'origine relève alors « du volontariat et des options marketing des industriels », affirme Olivier Andrault, spécialiste alimentation de l'association UFC-Que Choisir. Une enquête de l'association réalisée en 2013 révélait que seulement un produit transformé sur trois mentionnait l'origine de la viande. 
 
Pour les éleveurs, « le client doit être pleinement conscient de son choix »
« On n'empêche pas le client d'acheter de la viande étrangère puisqu'elle est sur le marché, mais on veut qu'il soit pleinement conscient de son choix, et donc qu'il y ait l'indication d'origine », explique François Darbo, secrétaire général des Jeunes agriculteurs des Landes. Les éleveurs dénoncent notamment l'utilisation excessive des logos certifiant l'origine française, l'affichage camouflé de l'origine des produits, et « l'opacité » des grandes marques de charcuterie sur la traçabilité, en particulier pour les produits tels que les jambons, lardons et saucissons. De son côté, le gouvernement affirme, dans son plan de soutien à l'élevage français publié le 22 juillet, que les contrôles portant sur l'origine et l'étiquetage des viandes seront renforcés dans les prochains jours.
 
Un effort à fournir pour la restauration hors domicile
Selon la Fédération nationale bovine, les sociétés de restauration collective sont approvisionnées « à 70 % en viandes étrangères et notamment allemandes ». De son côté, Eric Lepêcheur, président de l'association Restau'Co (restauration collective en gestion directe), assure que « la majorité des viandes fraîches servies en restauration collective sont françaises, surtout pour le bœuf et le porc. » Mais, côté plats cuisinés, admet-il, la viande vient d'ailleurs. « Nos distributeurs et transformateurs sont très opaques sur les produits qu'ils achètent. » Un effort de transparence reste donc à faire pour les cantines et restaurants hors domicile, qui assurent tout de même 20% des achats de bœufs aux abattoirs. 
 

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