L’offensive est lancée en cette fin de mois de mars par l’entreprise Happyvore. Son objet ? Le décret publié par le Gouvernement le 27 février 2024 concernant l’utilisation de dénominations animales pour les produits végétaux. Celui-ci vise notamment l’interdiction de certains termes pour désigner des produits végétaux tels que « steak » ou « escalope ». Dans un communiqué de presse diffusé le 26 mars 2024, Happyvore indique porter devant le conseil d’État un référé-suspension contestataire de ce décret. « Cette mesure crée une inégalité de traitement entre les entreprises françaises et étrangères, entravant ainsi la concurrence et l’innovation sur le marché des alternatives végétales », dénoncent Guillaume Dubois et Cédric Meston, cofondateurs de l’entreprise. En effet, le décret ne concerne que les produits ayant été fabriqués en France.
Happyvore s’est associée avec Umiami, La Vie, Nutrition & Santé et Accro et attend désormais une réponse, dans les trois prochaines semaines, du Conseil d’Etat. « Ce décret va à l’encontre des objectifs nationaux de réindustrialisation et de transition alimentaire visant à contrer le changement climatique », affirme l’entreprise.
Plus de 140 termes encadrés
Concrètement, 21 termes sont interdits d’utilisations pour désigner des produits végétaux et 120 autres peuvent l’être si la teneur en protéines végétales dépasse un certain seuil (entre 0.5 et 6 % selon le produit). Le décret devrait entrer en vigueur le 1er mai prochain.
L’histoire avait débuté en 2022, avec un premier décret du gouvernement interdisant l’utilisation de certains mots tels que « nuggets » ou encore « steak » pour les produits végétaux. Il avait cependant été suspendu par le Conseil d’Etat à cause du temps de mise en œuvre jugé insuffisant pour les entreprises du secteur. Pour ce second décret, le ministre de l’Agriculture, Marc Fesneau, a affirmé sur X (ex-twitter) que ce texte est « une nouvelle preuve de l’engagement de l’Etat, suite à la présentation, le 25 février, du plan souveraineté élevage ».