Sur le bassin versant de la Seiche (Ille-et-Villaine), un groupe d’agriculteurs s’est engagé, depuis 2020, dans la construction d’une démarche de paiement pour services environnementaux (PSE). Pour cela, les producteurs recherchent des acteurs du territoires intéressés pour financer les services rendus par leurs exploitations. Ce groupe d’agriculteurs fait partie du projet labPSE, porté par l’association Trame. Ce dernier regroupe une quinzaine d’agriculteurs, repartis sur quatre territoires en Mayenne et en Bretagne. Si des offres de services sont aujourd’hui formulées, le projet n’a pas encore permis d’aboutir à une contractualisation. « La recherche d’acheteurs potentiels est complexe, parce que les PSE restent un sujet encore expérimental, peu connu des entreprises», explique Hélène Paillard, chargée du pilotage du projet.
Les entreprises locales, des partenaires privilégiés
Pour attirer des futurs acheteurs, le LabPSE a mis en place plusieurs initiatives. L’équipe s’est rapprochée d’une agence spécialisée dans la responsabilité sociétale des entreprises (RSE), ainsi que d’une agence de communication, afin de produire un argumentaire sur les PSE à destination des entreprises. « Nous avons du acquérir les codes du langage de l’entreprise », explique Sandra Delaunay, en charge de l’animation des terrains d’expérimentation des labPSE. Un premier webinaire d’information a permis d’attirer une douzaine d’entreprises, pour la majorité d’envergure nationale. D’autres évènements à destination cette fois-ci des entreprises des territoires d’expérimentation seront organisés dans les mois à venir. Si besoin, un renfort de compétence est envisagé au sein de l’équipe pour accélérer le processus.
Un bouquet de service pour répondre aux enjeux des territoires
Pour formuler une offre à destination des entreprises, chaque groupe de producteurs a d’abord fait appel à des experts locaux, afin d’évaluer les potentiels services rendus. « Pour les agriculteurs, il est très important de proposer un bouquet de services (par exemple autour de la qualité de l’eau, du climat et de la biodiversité) et pas un seul service, qui pourrait aller à l’encontre des autres. De plus, un engagement de l’ensemble de l’exploitation favorise aussi les changements durables de pratiques et l’obtention de résultats environnementaux » explique Sandra Delaunay. Le groupe de la Vallée de la Seiche devrait terminer cette phase d’ici à la fin de l’année. Pour les agriculteurs mayennais, dont le projet est plus avancé, l’étape de recherche de partenaires a déjà commencé. Cependant, le groupe attend encore son premier partenaire, qui, comme Hélène Paillart l’espère, « provoquera un effet boule de neige ».
Une fois que les différents dispositif PSE seront construit, la prochaine étape portera sur la massification de l’offre de services. Pour cela, un appel à candidature auprès d’autres agriculteurs des territoires sera lancé.