Des agriculteurs se mobilisent pour stopper les coulées boueuses

20 novembre 2005 - La rédaction 

Confrontés à des problèmes d’érosion de sol, et parce que leur principale culture, le maïs,

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Système de capture des eaux de ruissellement pour mesurer les quantités de sédiments qui s’écoulent.

était accusée de favoriser coulées boueuses et inondations, des agriculteurs alsaciens du Sundgau Est se sont mobilisés, avec l’appui technique de la Chambre d’agriculture du Haut-Rhin, dans l’objectif de limiter ces phénomènes en modifiant les pratiques culturales, notamment le travail du sol. Il y a cinq ans, François Tischmacher, agriculteur à Landser, prend la tête de cette croisade “anticoulées” et commence à alerter ses collègues agriculteurs, leur démontrant que le sol, leur outil de travail, se retrouvait dans les bas-fonds. Le Suad (Service d’utilité agricole de développement) du Haut-Rhin prend à son tour contact avec l’Institut de mécanique des fluides et solides (IMFS) de Strasbourg pour tenter de quantifier le phénomène. Le dispositif prend la forme d’un suivi de placettes d’une vingtaine de mètres carrés que l’on isole dans la pente à l’aide d’une petite bordure. Sur ces placettes, la Chambre

d’agriculture compare différents itinéraires culturaux. Puis, grâce un système de capture des eaux de ruissellement, l’IMFS mesure après chaque épisode pluvieux les quantités d’eaux et de sédiments qui coulent de la placette. Ces analyses viennent confirmer ce que les modifications de pratiques de certains agriculteurs avaient anticipé, à savoir qu’un travail simplifié du sol, sans labour profond, permettait de limiter les phénomènes d’érosion. Les cannes de maïs broyées et enfouies peu profondément faisant en quelque sorte une éponge qui retient l’eau, donc la terre.

Depuis, des réunions techniques sont régulièrement organisées par le Suad. “Rien n’est imposé. Aux agriculteurs de définir leur propre diagnostic sur leur exploitation et quelle ligne de conduite ils souhaitent adopter, souligne François Tischmacher. Mais avec cinq années de recul, nous sommes maintenant parés techniquement, nous avons des alternatives à proposer.” Enfin, depuis quelques mois, la Chambre d’agriculture du Haut-Rhin met au point une cartographie des zones à risque.

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