Nous étions déjà très sensibilisés au respect de l’environnement de part notre engagement à un Contrat territorial d’exploitation (CTE). Notre exploitation se situe, en effet, à proximité immédiate du bassin de l’Aulne, zone de pompage d’eau par la communauté de communes de Châteaulin. Une dizaine d’hectares est, par ailleurs, concernée par un périmètre de captage d’eau sur la commune de Saint-Ségal. De plus, j’ai suivi en décembre 2005 une formation sur le site de Glomel sur l’utilisation des produits phytosanitaires.”
Le Gaec de Coatiborn a bénéficié du soutien actif apporté par l’ingénieur-conseil de Coopagri Bretagne, Olivier Cor. “Nous avons tout d’abord recensé leurs besoins. Puis, nous avons vu quelles solutions nous pouvions adopter en tenant compte, bien évidemment, des contraintes- réglementaires. Pour la conception des installations simples d’utilisation et peu onéreuses, nous nous sommes appuyés sur l’outil Aquasite d’Arvalis-Institut du végétal et sur la méthodologie mise au point par le Comité régional d’organisation de diagnostics de matériels de protection des cultures.”
Au sein d’un bâtiment édifié à l’été 2006, à l’écart des habitations et à proximité immédiate de l’aire de remplissage, ont été intégrés des locaux de stockage et de préparation des produits phytosanitaires.
Construits sur une dalle en béton revêtue d’une peinture Epoxy pour assurer l’étanchéité du sol, ces locaux comprennent des étagères métalliques ou plastifiées permettant d’éviter le stockage à même le sol. Conservés dans leurs emballages d’origine, les produits sont classés par famille suivant leur toxicité et rangés par ancienneté. Pour l’aire de remplissage, les frères Léostic sont allés au-delà des préconisations en aménageant un dénivelé de 8 centimètres. Cette installation peut, ainsi, retenir jusqu’à 4 533 euros.
“N’apportant pratiquement rien de plus sur le plan économique”, selon Jean-Yves Léostic, cette installation nous a cependant permis de rationaliser l’utilisation des phytos en un seul local de préparation. Cela constitue donc un gage de rapidité et de sécurité. Nos conditions de travail ont, été améliorées grâce à l’utilisation de la protection corporelle qui est devenue l’usage. Outre la tenue spécifique, celle-ci comporte un masque, des lunettes et des gants. Enfin, nous assurons à présent la traçabilité de l’ensemble de nos opérations, ce qui apporte un plus, notamment en cas de contrôle de la DDA.”
Ouvertes à tous, ces installations constituent un véritable outil pédagogique pour la formation et l’information des agriculteurs et des techniciens qui doivent mettre en œuvre des bonnes pratiques pour le stockage des produits phytosanitaires et la gestion du pulvérisateur au siège de l’exploitation.
Cette lutte contre les pollutions par les produits phytosanitaires devrait se traduire par l’accueil au Gaec de Coatiborn de huit sessions d’agriculteurs et de quatre sessions de techniciens agricoles par an. Celles-ci sont organisées sur une journée, la première demi-journée étant consacrée à la théorie, l’autre demi-journée servant à la pratique.
Plusieurs centaines d’agriculteurs et de techniciens agricoles ont, à ce jour, déjà suivi de telles formations en Bretagne. Mais, à l’image des frères Léostic, ces mêmes agriculteurs sont condamnés à démultiplier leurs efforts en faveur de l’environnement pour faire évoluer les mentalités d’une société qui n’a pas encore suffisamment pris en compte toutes les avancées réalisées en la matière.