Des légumes anciens au goût du jour

9 mars 2016 - La rédaction 
Thierry Benoit, agriculteur à Épinoy, dans le Pas-de-Calais, est producteur de grandes cultures (betterave, maïs, escourgeon, blé tendre, pois protéagineux…). Afin de mieux gérer son travail et valoriser ses périodes de temps libres, il s'est lancé depuis quelques années dans le maraîchage de variétés anciennes de légumes destinés à la vente directe.

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Thierry Benoit est agriculteur à Epinoy (Pas-de-Calais) 

Tomates, pommes de terre primeurs, carottes, fèves, navets, fraises, melons, choux, courgettes. Pour toutes ces productions, Thierry Benoit a fait le choix de variétés anciennes en adaptant les techniques culturales, afin d'exacerber le goût mais aussi en jouant sur la forme, la couleur et la variabilité. « Ainsi, pour les tomates, je propose 27 variétés différentes sur les quelque 120 variétés que j'ai testées. Chaque année, j'ajoute et je retire une ou deux variétés afin de surprendre le consommateur pour qui le goût et la texture du fruit sont primordiaux », détaille Thierry Benoit.

Le goût avant tout
C'est justement pour mieux permettre aux tomates d'exprimer leur goût que l'agriculteur accorde une grande importance à l'irrigation et à la fertilisation, afin d'éviter que les fruits ne se gorgent d'eau et perdent tout leur intérêt gustatif.

Pour cela, Thierry Benoit utilise la micro-irrigation et incorpore au sol 50 kg/m² de compost. « Celui-ci retient l'eau tout en la rendant difficile à capter par les racines. Cela permet de concentrer les goûts des fruits. Par ailleurs, l'apport au niveau de la rhizosphère de mycorhizes, association symbiotique d'un champignon aux racines, participe à une meilleure nutrition des plantes. »
 

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Désherbage manuel ou sarcleuse poussée sont les seules techniques utilisées contre les mauvaises herbes 

Zéro traitement
« Toutes les conditions sont réunies pour empêcher les maladies de pénétrer dans la serre, pour que les plantes résistent mieux et pour que les auxiliaires exercent une pression suffisante sur les insectes prédateurs », explique Thierry Benoit.

« Favoriser les auxiliaires consiste à ne pas intervenir. Il ne faut pas avoir peur de sacrifier quelques plants qui seront envahis de pucerons et permettront aux chrysopes, coccinelles et autres syrphes d'avoir l'alimentation nécessaire pour se développer. La population d'auxiliaires peut ainsi occuper pleinement la serre et éradiquer les pucerons. » Pour éviter l'apparition de maladies, Thierry Benoit assèche l'atmosphère des serres, empêchant les champignons de se développer, et pratique l'arrosage uniquement en micro-irrigation.

« Aujourd'hui, je n'effectue aucun traitement », conclut l'agriculteur, qui s'estime ainsi plus exigeant que l'agriculture biologique.

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