Des leviers pour le déploiement du biocontrôle

19 février 2015 - La rédaction 

« Notre objectif est d'atteindre, en 2020, 15 % de parts du marché de la protection des plantes, contre 5 % actuellement », a rappelé Jean-Pierre Princen, président d'IBMA France, l'association française des fabricants de produits de biocontrôle, lors du colloque sur le développement du biocontrôle organisé le 12 février à Paris.

Une ambition que Dominique Potier, député de Meurthe-et-Moselle missionné par le Premier ministre sur la révision du plan Ecophyto, a dit faire sienne. Pour atteindre son objectif, IBMA compte sur quatre leviers : les agriculteurs et leurs conseillers, acteurs et promoteurs du changement ; les filières, qui doivent satisfaire, voire anticiper les attentes du consommateur ; la recherche et l'innovation ; les politiques publiques.

« Le biocontrôle fait partie des priorités du gouvernement, une impulsion nouvelle lui est notamment donnée dans la loi d'avenir, la feuille de route biocontrôle et le plan Ecophyto », a souligné Alain Tridon, sous-directeur de la qualité et de la protection des végétaux à la DGAL. Stéphane Le Foll, par vidéo, a par ailleurs précisé que sur les 62 autorisations de mise sur le marché signées depuis le début de l'année, 15 concernent des spécialités de biocontrôle.
Antoine Poupart, directeur technique et développement d'InVivo a de son coté insisté sur la nécessité d'évaluer et de conseiller différemment les produits de biocontrôle et précisé qu'InVivo travaille à des protocoles expérimentaux spécifiques.

Soutenir la prise de risque
Lancelot Leroy, directeur R&D et technologies AEI chez Terrena, s'est quant à lui dit prêt à tester un système assurantiel. Car l'aversion au risque constitue un frein au développement du biocontrôle. « Le sujet fait partie des priorités du second plan d'Ecophyto », a souligné Alain Tridon.

Côté recherche, les projets dédiés au biocontrôle sont renforcés. « Tant sur les produits que sur les mécanismes biologiques en jeu », a précisé Hervé Guyomard, directeur scientifique agriculture de l'Inra. Pour aller plus loin, l'Inra compte proposer lors du SIA, pour un lancement effectif avant la fin de l'année, la constitution d'un consortium public-privé de recherche/développement/innovation sur le biocontrôle.

Impliquer dans l'accord-cadre sur le biocontrôle l'Ania, l'Association nationale des industries alimentaires, et la FCD, la Fédération des entreprises du commerce et de la distribution, est apparue comme une piste intéressante. Pascale Hebel, directrice du département consommation du Credoc (Centre de recherche pour l'étude et l'observation des conditions de vie), s'est montrée sceptique, tant le consommateur français idéalise le bio. Lancelot Leroy s'est quant à lui dit convaincu qu'une valeur est à aller chercher sur un segment intermédiaire entre le bio et le conventionnel, preuve en est du label « La nouvelle agriculture » de Terrena. 

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