Chaque année, près de 45 millions de tonnes de déchets organiques sont générés en France. Pour les recycler, se développe la bioraffinerie environnementale, parallèlement à la méthanisation ou au compostage. Elle consiste à produire des molécules spécifiques à partir de déchets agricoles, par exemple.
Dans ce domaine, le projet Biorare* a développé une nouvelle technologie : l’électrosynhtèse microbienne. Depuis 2011, six années de recherche ont permis de mettre au point cette technique consistant à dégrader des déchets organiques grâce à un courant électrique qui va les oxyder. Ce faisant, les déchets libèrent du CO2 et des électrons, qui vont être captés par des microorganismes. Ces derniers vont alors utiliser ces dégagements pour synthétiser des molécules spécifiques, comme des alcools ou des acides, dites « molécules plateformes ». Plateformes car elles sont assez « basiques » et peuvent être utilisées pour de nombreuses applications, comme la fabrication de médicaments ou de biocarburant par exemple.
Un projet écologique du début à la fin
Assez novateur sur le plan scientifique, la technique se veut durable même dans son application. Ce processus était connu il y a plusieurs années, mais avec de l’eau comme matière première. En utilisant des déchets, l’électrosynthèse microbienne s’inscrit dans un cycle durable et nécessite par ailleurs deux fois moins d’électricité. Bien qu’il reste des améliorations à apporter, le contrôle exercé sur la production et les rendements très élevés font de ce processus une étape très intéressante du recyclage des déchets. Associé à la méthanisation dans le traitement, de déchets, entre autres, agricoles, il présente une performance environnementale supérieure aux solutions de traitements actuelles.
* Financé par le Programme d’investissement d’avenir, le projet Biorare a été suivi par l’Agence nationale de la recherche (ANR), et a été piloté par l’Institut de recherche en sciences et technologies pour l’environnement et l’agriculture (Irstea) et ses partenaires : le Centre national de recherche scientifique (CNRS) et l’Institut national de recherche agronomique (Inra) et Suez.