Des parcelles expérimentales pour implanter la noix de pécan en France

« La demande est venue d’agriculteurs de Nouvelle-Aquitaine, qui cherchaient de nouvelles manières de diversifier leurs productions », indique Mathieu Duflos, coordinateur de French Pécan. Ce projet, né en 2022, a pour but l’implantation de la culture de pacaniers en France. Cet arbre originaire d’Amérique du Nord résisterait mieux aux vagues de chaleur et à la sécheresse : « Il pourrait faire une bonne culture capable de s’adapter au changement climatique en France », explique Mathieu Duflos. Avec un budget prévisionnel de 450.000 euros pour la période 2024-2027 sollicité auprès de la région Nouvelle Aquitaine et de l’Union Européenne via le programme Feader, French Pécan espère attirer de nouveaux agriculteurs qui seraient intéressés par la diversification de leurs cultures. « Il y a un nouveau marché de consommateurs autour des amandes, des pistaches, des noix de pécan qui est en train de se construire, nous voulons répondre à la demande avec un marché français », estime Mathieu Duflos, qui précise que le projet n’en est encore qu’à un stade « expérimental ». Le déploiement de French Pécan mise sur les expérimentations afin d’acquérir des références techniques et économiques sur la culture, et d’être en capacité par la suite d’implanter des pacaniers chez les agriculteurs qui le souhaitent.

Des variétés de noix de pécan encore inconnues en France

« Le projet n’en est qu’au stade expérimental », indique Mathieu Duflos. En Europe, la France est l’un des seuls pays à tester la plantation de pacaniers avec l’Italie et l’Espagne. « Pour le moment, nous allons suivre deux parcelles, en Auvergne-Rhône-Alpes et en Centre Val-de-Loire, car elles ont déjà des premiers plants. Deux autres parcelles expérimentales devraient être mises en place pour la saison 2024-2025, dans le Sud-Ouest. Notre équipe est opérationnelle », rappelle Mathieu Duflos. Sur ces quatre premières parcelles expérimentales, le coordinateur du projet explique que l’enjeu principal sera de tester différentes variétés pas ou peu connues, « pour savoir lesquelles sont les plus adaptées à une production française ». En outre, la floraison des fleurs mâles et femelles sera particulièrement étudiée, afin d’identifier quelles variétés associer pour favoriser la pollinisation croisée. « Il y a également un enjeu post-récolte pour concevoir des équipements adaptés au cassage des noix, c’est pour cela que nous travaillons avec un machiniste agricole », précise Mathieu Duflos.

Le groupe opérationnel qui se constitue autour du projet French Pécan pour la période 2024-2027 réuni 8 partenaires : l’Association Française d’Agroforesterie (chef de file), la SENuRA, Léger Innovation, AgroCampus47, l’EARL Ferme de la Maitrise, la Chambre d’Agriculture de Dordogne, la Chambre d’Agriculture du Lot-et-Garonne, et la Station Expérimentale de Creysse.