Dans le domaine des sacs plastiques, les bioplastiques offrent une palette de produits adaptés à leur mode d’utilisation : les sacs jetables de faible litrage pour les commerces de proximité et certains usages (fonction emballage des fruits et légumes), les sacs réutilisables ou cabas de grand litrage pour les grandes surfaces et les sacs poubelles dans le cadre des collectes de déchets organiques.
Dans le domaine des plastiques agricoles (paillage), le biodégradable répond à un besoin et à une demande existante en permettant une économie en coûts de ramassage et un moindre besoin de main d’œuvre.
Dans le domaine des emballages ménagers, l’offre des produits biodégradables est aujourd’hui réellement aboutie pour certains segments de produits comme les emballages de fruits et légumes, ceux utilisés pour la boulangerie…
Grâce aux progrès de la recherche, des gains en compétitivité ont déjà été réalisés. De plus, il existe d’importantes réserves d’économies d’échelle, qui se réaliseront naturellement au fur et à mesure de l’augmentation de la demande et donc des quantités produites : la compétitivité pourra être atteinte avec une part de marché des bioplastiques de 10 %.
Contribuer positivement à la gestion des déchets
Bien qu’ils puissent être incinérés, la voie naturelle de la valorisation des bioplastiques est le compostage. Cette voie est économiquement la meilleure et nécessite un faible niveau d’investissement. La production de compost de qualité utilisé comme amendement organique en agriculture constitue une réponse positive aux problèmes de récupération de matière à partir des déchets et diminue la quantité de matière organique dans les décharges.
Agir pour l’environnement
Les bioplastiques sont biodégradables. La biodégradabilité est un processus naturel de décomposition de la matière organique.
La biodégradabilité est une notion bien précise, définie par des normes : pour les emballages, il s’agit de la norme EN NF 13432 et pour les plastiques à usage agricole, il s’agit de la norme NF U 52 001. Ces normes permettent de ne pas confondre les bioplastiques avec les plastiques “additivés” qui ne sont en réalité que fragmentables.
Un matériau biodégradable n’est donc pas un matériau à durée de vie limitée, mais un matériau qui possède la faculté de pouvoir être digéré par les micro-organismes du sol.
L’intérêt environnemental des bioplastiques d’origine végétale est indéniable : ils sont à la fois biodégradables, renouvelables et ils concourent à limiter l’effet de serre : les émissions de CO2 sont réduites de 30 % à 70 % par rapport à celles enregistrées avec les plastiques d’origine pétro-chimique.
Une comparaison des impacts environnementaux des différents types de sacs de caisse (jetable et cabas réutilisables) réalisée par l’ADEME en septembre 2005 a montré les avantages des bioplastiques en termes d’économie d’énergie primaire non renouvelable, d’émissions de gaz à effet de serre, d’acidification atmosphérique et de consommation d’eau.
Perspectives économiques
La production mondiale de polymères biodégradables est passée de l’échelle pilote à l’échelle industrielle depuis le début des années 90. La capacité de production était ainsi estimée à 250 000 tonnes en 2003 contre à peine 500 tonnes en 1990. Le marché mondial des bioplastiques était estimé en 2003 à environ 100 000 tonnes dont la plus grande partie (60 %) en Europe.
Actuellement, le coût des matériaux biodégradables reste encore au moins 1,5 fois supérieur à celui des plastiques d’origine pétrochimique. Le recours aux biomatériaux et la formulation de compositions complexes pour de faibles tonnages renchérissent les coûts. Cependant, les quantités produites restant confidentielles et les efforts de recherche et de développement considérables, les coûts fixes (dont environ 30 % sont attribuables à la R&D) ont une part importante dans le calcul du prix de revient des bioplastiques. Il y a donc d’importantes réserves d’économies d’échelle, qui se réaliseront naturellement au fur et à mesure de l’augmentation de la demande et donc des quantités produites : on estime que la compétitivité pourra être atteinte avec une part de marché de 10 % pour les bioplastiques.
Il est intéressant de noter que les plastiques traditionnels ont eux aussi connu, après la deuxième guerre mondiale, la même évolution de marché.
Maintenir l’emploi industriel et agricole
Les bioplastiques sont totalement compatibles avec les équipements industriels existants, ce qui assure une transition aisée des plastiques traditionnels vers les bioplastiques. L’emploi pour le secteur industriel français de la plasturgie est donc préservé.
De plus, le recours à une matière première renouvelable d’origine agricole permet d’entretenir un tissu rural actif et de garantir une relative indépendance face aux produits d’origine pétrolière.
Enfin, alors qu’une partie significative des sacs plastiques est importée (entre 40 et 65 % selon le type de sacs), la production de produits plastiques biodégradables sur le territoire national offre l’opportunité de soutenir l’emploi et de créer des débouchés pour la production agricole.
Outre la préservation de l’emploi industriel, une telle orientation vers une technologie innovante permettrait à la plasturgie de conserver un rôle de leader en Europe, se démarquant ainsi de la concurrence asiatique.