Quand on parle de lignes électriques, on pense plus facilement aux oiseaux qui s’y postent, qu’aux abeilles qui trouvent refuge dessous. C’est pourtant le sens de l’action développée par le réseau de transport d’électricité (RTE) depuis plusieurs années, en faveur de la préservation de la biodiversité et des pollinisateurs, et mise en lumière lors d’un colloque organisé par l’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses) sur la santé de l’abeille, le 12 décembre à Paris.
Une démarche d’autant plus importante que ces insectes sont particulièrement menacés : le taux de mortalité national des abeilles lors de l’hiver funeste 2017-2018, a été estimé à 29,4 % par une étude de l’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses). Les pertes annuelles sont habituellement de l’ordre de 5 à 10 %, selon les spécialistes présents lors du colloque.
Déjà 1 000 ha de corridors de biodiversité sous les lignes
RTE fait partie des sept gestionnaires d’espaces naturels à s’être engagé, en mars 2016, dans le Plan national d’action (PNA) du ministère chargé de l’environnement, pour la préservation des abeilles et des insectes pollinisateurs sauvages. Un de ses axes d’action est l’augmentation des ressources florales sur ses sites pour fournir une alimentation aux pollinisateurs. RTE entretient en effet 80 000 des 400 000 hectares couverts par les lignes.
Différents types d’aménagement en faveur de la biodiversité sont actuellement testés, et mille hectares ont déjà été aménagés dans ce sens. « Nous attendons des propositions de la part des propriétaires des surfaces surplombées par les lignes électriques, et les acteurs du territoire, pour donner une autre fonctionnalité que l’électricité à ces espaces. Comme par exemple l’implantation de surfaces mellifères », détaille Jean-François Lesigne, attaché environnement chez RTE.
Aménagement des pieds de pylônes
Dans ce sens, RTE travaille par exemple depuis 2011 avec l’association Noé, sur l’expérimentation de l’implantation de prairies fleuries dans les tranchées forestières. Mais les dessous des lignes ne sont pas les seuls espaces à être valorisés. C’est également le cas des pieds de pylônes, dont l’aménagement fait l’objet d’un partenariat entre RTE et l’association Symbiose depuis 2013. Plus de 80 pylônes abritent aujourd’hui, dans ce cadre, des plantations d’arbustes ou de plantes mellifères peu consommatrices d’intrants. Un suivi écologique du projet doit se dérouler entre 2018 et 2022, pour valider son intérêt pour la biodiversité.