Des vignes résistantes aux maladies, pour moins de pesticides

17 janvier 2017 - La rédaction 
Supprimer quatre applications de pesticides sur cinq, c'est l'ambition exprimée par l'Institut national de la recherche agronomique, le 16 janvier à Paris. Une réduction qui passe notamment par des vignes résistantes aux maladies. Grâce à la génétique… mais sans OGM.

Les vignobles représentent 20 % de l'utilisation totale des pesticides en France, en n'occupant que 3 % de la surface agricole utile. Selon Philippe Mauguin, PDG de l'Institut national de la recherche agronomique (Inra), la tendance pourrait changer : l'utilisation du pulvérisateur pourrait être réduite de 60 à 80 % à long terme. Plusieurs leviers existent pour atteindre cet objectif (voir encadré). Et notamment la génétique.

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Philippe Mauguin, PDG de l'Institut national de la recherche agronomique, évoquait les leviers pour réduire l'utilisation de produits phytosanitaires en viticulture.

Aider la vigne à résister aux champignons pathogènes
L'institut cherche dans l'ADN de la vigne les gènes de résistance aux maladies que sont l'oïdium et le mildiou, qui nécessitent de nombreux traitements. L'idée : activer dans une même variété plusieurs de ces gènes, pour contrer plus efficacement et durablement les pathogènes. « C'est une démarche de long terme », précise toutefois Philippe Mauguin. Les premières variétés sont en cours de développement et devraient être disponibles pour les viticulteurs vers 2021.

Se rapprocher des cépages actuels
« Les quatre premières variétés inscrites, deux cépages rouges et deux blancs, seront tout à fait nouvelles, détaille Philippe Mauguin. Mais l'un des rouges se rapproche d'un gamay, et l'un des blancs peut être comparé à un chardonnay. » Intégrer la résistance aux maladies dans des variétés les plus fidèles possibles aux cépages actuels, c'est un enjeu d'avenir. « Nous proposerons des variétés à l'ADN similaires à plus de 95 % aux cépages actuels, mais ce sera plutôt à l'horizon 2030 », précise Jean-Pierre Van Ruyskensvelde, directeur général de l'institut de la vigne et du vin.

Une sélection traditionnelle, sans OGM
Les chercheurs ne désespèrent toutefois pas de convaincre vignerons et consommateurs d'adopter des variétés toutes neuves. « Il peut y avoir de très bonnes surprises », insiste Philippe Mauguin. Autre attente du consommateur : les méthodes de sélection utilisées. « Nous ne travaillons pas la transgénèse, tranche le PDG de l'Inra. Nous utilisons une méthode de croisement traditionnelle, assistée par des marqueurs génétiques qui permettent de cerner plus vite les variétés. » Ce qui n'empêche pas la sélection française d'être la plus performante du monde en vigne, selon lui.

 

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