Des zones de maïs plus riches en biodiversité

9 octobre 2012 - La rédaction 
Accompagner les acteurs du monde agricole vers des pratiques conciliant agriculture et environnement est un des objectifs de la démarche Éco-Acteurs que BASF Agro a mis en place depuis 2008. Le pollen de maïs a une valeur alimentaire très faible pour l'abeille domestique. C'est pourquoi BASF Agro, en partenariat avec le Réseau Biodiversité pour les Abeilles, a évalué l'efficacité de l'introduction de réserves alimentaires dans des zones où le maïs est fortement cultivé, à l'instar des jachères apicoles : solution efficace pour les abeilles ? Avec quels atouts pour les agriculteurs ?

Depuis trois ans, dans les zones à forte concentration de maïs, des expérimentations sont mises en place afin de vérifier si l'on peut apporter un bol alimentaire diversifié aux abeilles, grâce à l'introduction de réserves alimentaires spécifiques. « Frans Jacobs, chercheur à l'université de Gand, en Belgique, a travaillé sur la valeur nutritive des pollens de maïs, notamment en mesurant l'augmentation de la durée de vie des ouvrières par rapport à un témoin constitué d'abeilles ne recevant pas de pollen, explique Julien Chagué, responsable technique au RBA. Il s'est aperçu que les ouvrières vivaient seulement un demi-jour de plus que le témoin, contre quasiment 30 jours en plus pour du pollen de fraise. Cela a mis en évidence la très faible valeur nutritive du pollen de maïs pour l'abeille domestique. »

 

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Dans les régions de maïs, BASF Agro et le Réseau Biodiversité pour les Abeilles testent l'intérêt des jachères apicoles pour améliorer la qualité de l'alimentation des abeilles.

Améliorer la qualité de l'alimentation pour les abeilles
Le pollen est la seule source de protéines pour les abeilles et sa qualité protéique peut varier en fonction des fleurs butinées. Les ouvrières qui naissent en juillet, en pleine période de floraison du maïs, peuvent se retrouver face une alimentation amoindrie. Or, les enjeux d'une bonne alimentation des ouvrières sont importants, car ce sont elles qui devront par la suite préparer la colonie à l'hivernage.

BASF Agro et le Réseau Biodiversité pour les Abeilles ont donc cherché les solutions pour rééquilibrer l'alimentation protéique de l'abeille domestique dans les zones maïsicoles au moment de la floraison des maïs. Une des pistes : l'implantation de jachères apicoles. « La question est de savoir si ces zones de biodiversité que représentent les jachères permettent de compléter suffisamment l'alimentation des colonies d'abeilles domestiques dans ces régions », indique Julien Chagué.

Trois années d'expériences
Des essais sont mis en place depuis trois ans dans la région de Colmar, en Alsace, avec le négoce Gustave Muller. L'expérimentation prend de l'ampleur, puisque le protocole sera mené en parallèle dans les Landes avec la coopérative Maïsadour et en partenariat avec l'Adaaq, l'Association de développement de l'apiculture en Aquitaine. Les résultats, qui restent encore à confirmer, montrent que l'abeille est effectivement plus attirée par des plantes à floraison concurrente de celle du maïs. Un bon point pour l'introduction de jachères apicoles. « Les butineuses ne mettent pas longtemps à les utiliser pour diversifier leur bol alimentaire, au grand bénéfice de toute la colonie », précise Julien Chagué.

La jachère apicole a de nombreux atouts
Sans oublier que la jachère apicole a plus d'un atout en poche, notamment sur la faune auxiliaire. « Des essais dans l'Ain ont montré une plus grande présence d'arthropodes auxiliaires dans le sol des jachères par rapport au sol des couverts de graminées. Ceci d'autant plus que la jachère est ancienne. »

Autre point positif pour les exploitants : l'amélioration des qualités du sol, notamment en matière d'azote, par l'implantation de légumineuses dans les jachères. « La majorité des couverts que nous préconisons pour les abeilles intègrent quatre à cinq légumineuses », précise Julien Chagué.

Les jachères apicoles, et l'introduction de zones de biodiversité d'une manière générale, s'avèrent une bonne solution pour que l'abeille domestique ait une meilleure alimentation dans les zones de monoculture de maïs. Parfait pour une agriculture durable, en phase avec les attentes de la société.

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