Désherbage du colza : des leviers agronomiques complémentaires à la chimie

Le faux semis, une solution efficace entre colza et blé
« Un faux semis entre deux cultures permet de doper notamment la levée des géraniums et des crucifères, qui sont très problématiques pour le colza. Le stock de mauvaises herbes s'en trouve significativement réduit ensuite lorsque la culture est implantée », indique Jean Lieven, qui précise néanmoins que cette pratique n'est véritablement fructueuse que dans l'interculture blé-colza.

“Le désherbage mixte est une solution prometteuse” selon Jean Liévin

Profondeur de déchaumage et type de semis impactent les levées de géraniums
« Nous avons constaté qu'un déchaumage (1) profond en août est susceptible de remonter les graines de géraniums en surface », avance Jean Lieven. Un travail superficiel du sol est donc recommandé pour limiter le potentiel d'infestation dans le colza. « Par ailleurs, le semis à la volée génère considérablement moins de levées de géranium que le semis direct ».

Le désherbage mixte, une alternative crédible
Combinaison des solutions chimique et mécanique, le désherbage mixte consiste en une application d'herbicide localisée sur le rang au moment du semis, puis un binage (2) entre les rangs. « Cette pratique demande du temps, mais elle permet d'économiser jusqu'à 66 % des quantités d'herbicide », détaille Jean Lieven. Un plus économique et environnemental, donc, et qui maintient, voire améliore les performances des pratiques traditionnelles. « L'intérêt du binage est accentué sur les flores difficiles », ajoute Jean Lieven.

(1) travail superficiel du sol destiné à enfouir les chaumes et restes de paille afin de favoriser leur décomposition.
(2) ameublissement de la couche superficielle du sol autour des plantes cultivées.