L'objectif de l'agriculture en termes de réduction des gaz à effet de serre devient plus réaliste. Il ne s'agit plus de diminuer par quatre les émissions à horizon de 2050, mais de « contribuer à », sans pertes de rendement. C'est dans ce cadre que l'Inra a piloté une étude commanditée par les ministères de l'Ecologie et qui a mobilisé 22 experts scientifiques de l'Agriculture et de l'Ademe. Les résultats ont été restitués le 2 juillet à Paris et sont déclinés en dix mesures regroupées au sein de quatre leviers techniques.
Elsa Delcombel du ministère de l'Agriculture, Jérôme Mousset de l'Ademe et Stéphanie Croguenec du ministère de l'Ecologie, lors de la restitution. |
Une réduction de 32,2 Mt eq CO2 par an
Ces mesures ne sont pas révolutionnaires, mais elles ont été pour la première fois quantifiées en termes d'atténuation des émissions et de coût. La gestion de l'azote offre alors la plus forte efficience. Cumulées, les dix actions réduiraient les émissions de GES de 32,3 Mt eq CO2 par an à l'horizon 2030.
Du point de vue de Sylvain Pellerin, chercheur à l'Inra de Bordeaux, « ce n'est pas si mal ! Pour aller encore plus loin il faudra ensuite se tourner du côté du progrès scientifique. »
– Diminuer le recours aux engrais minéraux de synthèse.
– Accroître la part des cultures de légumineuses.
– Développer les techniques culturales sans labour.
– Implanter davantage de couverts dans les systèmes de culture.
– Développer l'agroforesterie et les haies.
– Optimiser la gestion des prairies pour favoriser le stockage de carbone.
– Réduire la production de méthane des bovins.
– Réduire les apports protéiques de la ration pour limiter les rejets d'azote dans les déjections.
– Capter le CH4 produit par la fermentation des effluents d'élevage durant leur stockage, et l'éliminer par combustion.
– Réduire la consommation d'énergies fossiles (gaz, fioul, gazole) sur l'exploitation.