Ressources et consommation alimentaire en 2003 selon les cinq régions du Millennium Ecosystem Assessment
« Vers un univers équilibré autrement »
Pour Jean-Hervé Lorenzi aussi, président du Cercle des économistes, la question agricole est centrale. « L’agriculture n’est pas au creux d’un nouveau cycle, mais bien au cœur d’une rupture qui appelle un changement du mode de fonctionnement de l’économie mondiale. Elle en est d’ailleurs emblématique », soulignait-il lors d’une rencontre organisée début juillet par l’association des producteurs Proléa. Les débats, qui semblent aujourd’hui essentiels que ce soit au G8, au FMI, à la FAO ou à l’OMC, seront très rapidement balayés par « un basculement vers un univers équilibré autrement », estime-t-il. Comment ? Impossible à prévoir. Mais il proposait, en compagnie de Erik Orsenna, académicien, quelques voies : investir pour mettre en cultures les 4 milliards d’hectares non encore exploités (dont 500 000 ha en Afrique) ; laisser toute sa place au progrès technologique ; admettre les spécificités des grandes régions de la planète, réguler les échanges.
Et en attendant ? Erik Orsenna, qui s’apprête à publier un ouvrage sur l’eau, souligne l’importance du penser local. « On a réussi à bien gérer l’eau lorsqu’on a trouvé le niveau de l’agence de bassin. » Il défend aussi l’idée de la promotion des « élites paysannes » qui doivent être formées et pouvoir se saisir de leur propre devenir en créant des outils économiques dont elles auraient la maîtrise.