Energie : le « formidable » potentiel de la forêt

10 juillet 2012 - La rédaction 
La filière bois, aujourd'hui la première des énergies renouvelables françaises, témoigne d'une dynamique favorable. Financements, matières premières, débouchés, le point sur l'avenir du secteur.

La ministre de l'Ecologie, du Développement Durable et de l'Energie, Delphine Batho s'est voulue rassurante concernant l'avenir de la filière énergie bois lors de l'ouverture du Colloque national biomasse organisé par le Syndicat des énergies renouvelables (SER) et France biomasse énergie (FBE), qui s'est déroulé à Paris le 3 juillet. Elle a insisté sur le fait qu'elle s'engagerait « personnellement pour que les fonds soulevés, dont le Fonds Chaleur(1), soient sécurisés ». Toutefois, les acteurs de la filière restent inquiets quant à l'évolution des moyens financiers mis en place pour le soutien de la filière, même si celle-ci connaît un essor considérable depuis 2007. Cet essor se manifeste notamment par le développement important des plaquettes forestières et des granulés comme nouvelle source d'énergie pour les filières collectives, industrielles et tertiaires.

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Delphine Batho, ministre de l'Ecologie, du Développement Durable et de l'Energie.

Même si elles sont encore minoritaires, les plaquettes forestières se développent. Elles offrent l'opportunité d'exploiter la forêt française qui possède un « potentiel formidable, quoique inexploité » explique Delphine Batho. En 2010, elles représentent moins d'un quart du combustible bois pour les chaufferies contre 38% pour les connexes des industries du bois et près de 39% pour les produits bois en fin de vie. L'objectif pour 2015 est de passer la part de ces plaquettes à 2/3 de l'approvisionnement forestier des chaufferies pour en faire ainsi le principal combustible des filières collectives, industrielles et tertiaires. Elles font aujourd'hui l'objet d'une volonté de développement de la part de l'Ademe et de l'ONF, l'Organisation nationale des forêts.
Ce développement passera essentiellement par l'investissement dans des outils de transformation pour les forestiers, la création de chaufferies grâce au Fonds Chaleur et l'installation supplémentaire de plateformes de cogénération biomasse via les appels d'offres CRE (Commission de régulation de l'énergie). Ainsi, d'ici à 2020, la filière énergie bois pourrait réduire de 1,3 milliards d'euros la facture énergétique française avec comme seul financement le Fonds Chaleur selon Jean-Louis Bal, président du SER. Le bois apparaît donc comme une des solutions pour réduire la dépendance de la France vis-à-vis des énergies fossiles.
Toutefois, un bémol à ces prévisions haussières. En effet, Christine Delamarre, directrice générale d'Unifergie(2) du groupe Crédit agricole, souligne la baisse du montant total du Fonds chaleur depuis près de 2 ans et une complexification des démarches à réaliser pour les porteurs de projets. La mise en place d'un projet étant longue, ceux voyant le jour aujourd'hui sont issus de la conjoncture favorable des années passées. Ainsi, du fait de la crise actuelle, les projets actuellement en réflexion vont devoir faire face à une potentielle chute de moyens financiers alloués à leur réalisation future.


(1) Le Fonds chaleur a été créé après le Grenelle de l'environnement pour développer la production de chaleur à partir d'énergies renouvelables et est géré par l'Ademe.
(2) Le financement du secteur public et des projets de développement durable

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