Guillaume Plantier, jeune agriculteur de 34 ans, a décidé en 2010 de reprendre l'exploitation de son père, Jacky, à Mionnay dans l'Ain. Les pratiques agricoles étaient déjà très axées sur la protection de l'environnement (agriculture raisonnée, protection intégrée, phytobac…). Guillaume choisit cependant d'aller plus loin en passant à l'agriculture biologique. Avec un objectif : l'innovation environnementale sur l'exploitation.
Ce n'était pas gagné ! Lorsque, au terme de plusieurs expériences professionnelles, Guillaume Plantier annonce à son père Jacky qu'il est prêt à reprendre l'exploitation familiale, 200 hectares de blé, colza et maïs, celui-ci ne masque pas sa satisfaction. « Il m'a simplement précisé qu'il trouvait que je n'allais pas assez loin pour la protection de l'environnement et qu'il souhaitait convertir l'exploitation en agriculture biologique », se rappelle Jacky Plantier. « J'ai accepté ce pari, en l'assurant de mon soutien. Guillaume a bien retenu le message que je souhaite passer aux nouvelles générations : ne faites pas comme vos parents, soyez novateurs ! Ceci est d'autant plus facile pour les jeunes qui s'installent aujourd'hui car ils bénéficient de formations et de connaissances. »
Le passage en bio a nécessité une adaptation du matériel d'exploitation
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La moitié de l'exploitation est convertie en agriculture biologique en 2010 et le reste l'année suivante. Les investissements en matériel ont du suivre : herse, bineuse, charrue déchaumeuse. « Je souhaite maintenant travailler à la préservation de la biodiversité, explique Guillaume Plantier. Ce qui suppose de planter des haies pour héberger des insectes auxiliaires. Pour la fertilité des sols, à partir de cette année, je vais utiliser du compost. » Un compost produit sur l'exploitation et en partie commercialisée, Guillaume Plantier réalisant du lombricompost à partir de fumier obtenu dans le cadre d'un échange contre de la paille avec un éleveur de chevaux du parc de Miribel. Une version terrain de l'économie circulaire !
« Tout le monde n'ira pas jusqu'à l'agriculture biologique » précise Jacky Plantier. « Mais l'intérêt est la démarche : il faut sans cesse chercher à faire mieux, à trouver un équilibre plus naturel entre qualité et économie. » Tout sauf un retour arrière ! « Il s'agit de réfléchir dès maintenant nos choix d'amélioration, afin d'utiliser moins d'engrais et de pesticides. Pour cela, apprenons à mieux connaître nos sols, nos plantes et leur écosystème. » Etant clairement entendu que « quelles que soient nos productions ou nos façons de produire, il nous faut gagner notre vie avec notre métier ».