Espèces invasives : l’Europe chiffre pour la première fois les dommages

13 août 2009 - La rédaction 
Quel est le point commun entre une oie du Canada, un cerf Sika et une écrevisse de Louisiane ? Elles font toutes parties des dix espèces invasives les plus perturbatrices pour nos écosystèmes. En 2005, le projet européen DAISIE a recensé toutes les espèces invasives apparues sur le sol européen lors des derniers siècles. Pour la première fois en Europe, des chercheurs se sont fondés sur cet inventaire pour chiffrer les dommages économiques et écologiques sur nos écosystèmes causés par ces espèces.

Sur les 10 000 espèces recensées par le DAISIE, 11 % d’entre elles sont connues pour leurs impacts écologiques et 13 % pour leurs coûts économiques. Ces informations pionnières en la matière restent provisoires. Cette étude distingue quatre types d’impact de ces espèces sur les écosystèmes : les dommages sur les

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L’écureuil gris de Caroline, introduit en Angleterre au début du XXe siècle, a provoqué une réduction drastique des population d’écureuil roux d’Angleterre

 

services d’auto-entretien des sols ; les dérégulations de l’eau ou du climat ; les problèmes d’approvisionnement et enfin les dégâts esthétiques et culturels. Ces changements occasionnés peuvent être irréversibles. Les chercheurs espèrent donc qu’ils seront abordés avec autant de vigilance que les questions de réchauffement climatique ou les effets de la pollution.
Les espèces les plus troublantes pour nos écosystèmes sont également les plus coûteuses économiquement. Ainsi, l’algue de Norvège (Chrysochromulina polylepis) coûterait environ 8,2 millions d’euros annuels. Selon cette étude, ce sont les vertébrés terrestres (cf. encadré ci-dessous) qui ont le plus fort impact quand les invertébrés terrestres, en forte croissance du fait des importations de plantes venant de l’Asie, ont des effets plus concentrés, en particulier sur les forêts et les cultures. Ainsi ces invertébrés exotiques causeraient la perte annuelle de 2,8 milliards d’euros de récoltes pour le seul Royaume-Uni.

Ce genre d’étude est novateur en Europe alors qu’il est déjà chose courante Outre-atlantique. Son intérêt principal est de permettre aux chercheurs, comme l’explique Alain Rocques, chercheur à l’Inra, « d’anticiper les risques liés à certaines invasions biologiques » d’autant plus que les contrôles frontaliers sont de plus en plus rares dans l’Union Européenne.

Timothée Lenoir

Exemples des espèces présentés dans cette étude publiée dans la revue Frontiers in Ecology and the Environment

Quelques vertébrés terrestres : le ragondin en Italie, dont les dommages sont estimés à 2,8 millions d’euros par an ; la Bernache du Canada qui est la plus grande des oies noires ; l’écureuil gris de Caroline qui provoque une forte régression des écureuils roux au Royaume-Uni.

Quelques invertébrés terrestres et champignons : le capricorne asiatique des agrumes menace tous les arbres à bois tendre comme l’érable, la Wasmannia auropunctata ou petite fourmi de feu que l’on retrouve surtout en Polynésie ou l’Impatiens glandulifera (Balsamine géante) qui attirent de nombreux hyménoptères, dont l’abeille, au détriment des récoltes des vergers.

La Bernache du Canada, la plus grande des oies noires, a été introduite à des fins cynégétiques ou environnementales au XXe siècle et menace l’équilibre des écosystèmes

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