L’écureuil gris de Caroline, introduit en Angleterre au début du XXe siècle, a provoqué une réduction drastique des population d’écureuil roux d’Angleterre
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services d’auto-entretien des sols ; les dérégulations de l’eau ou du climat ; les problèmes d’approvisionnement et enfin les dégâts esthétiques et culturels. Ces changements occasionnés peuvent être irréversibles. Les chercheurs espèrent donc qu’ils seront abordés avec autant de vigilance que les questions de réchauffement climatique ou les effets de la pollution.
Les espèces les plus troublantes pour nos écosystèmes sont également les plus coûteuses économiquement. Ainsi, l’algue de Norvège (Chrysochromulina polylepis) coûterait environ 8,2 millions d’euros annuels. Selon cette étude, ce sont les vertébrés terrestres (cf. encadré ci-dessous) qui ont le plus fort impact quand les invertébrés terrestres, en forte croissance du fait des importations de plantes venant de l’Asie, ont des effets plus concentrés, en particulier sur les forêts et les cultures. Ainsi ces invertébrés exotiques causeraient la perte annuelle de 2,8 milliards d’euros de récoltes pour le seul Royaume-Uni.
Ce genre d’étude est novateur en Europe alors qu’il est déjà chose courante Outre-atlantique. Son intérêt principal est de permettre aux chercheurs, comme l’explique Alain Rocques, chercheur à l’Inra, « d’anticiper les risques liés à certaines invasions biologiques » d’autant plus que les contrôles frontaliers sont de plus en plus rares dans l’Union Européenne.
Timothée Lenoir
Quelques vertébrés terrestres : le ragondin en Italie, dont les dommages sont estimés à 2,8 millions d’euros par an ; la Bernache du Canada qui est la plus grande des oies noires ; l’écureuil gris de Caroline qui provoque une forte régression des écureuils roux au Royaume-Uni.
Quelques invertébrés terrestres et champignons : le capricorne asiatique des agrumes menace tous les arbres à bois tendre comme l’érable, la Wasmannia auropunctata ou petite fourmi de feu que l’on retrouve surtout en Polynésie ou l’Impatiens glandulifera (Balsamine géante) qui attirent de nombreux hyménoptères, dont l’abeille, au détriment des récoltes des vergers.