La complémentarité des signes de qualité prendrait appui sur le référentiel agriculture raisonnée : “Chaque cahier des charges a sa spécificité
mais il serait intéressant de construire un tronc commun qui toucherait de façon transversale l’exploitation”, souligne Étienne Gangneron. Un code de bonne conduite environnementale et sociale en quelque sorte. L’agriculture raisonnée et l’agriculture biologique sont nées du même état
d’esprit : observation, intervention si nécessaire. En revanche en bio, les produits chimiques et les antibiotiques sont bannis. “Un agriculteur engagé dans l’agriculture biologique est contraint à une obligation de moyens qui induit le respect de l’environnement, commente Étienne Gangneron. Mais cet agriculteur peut très bien recevoir le label AB pour sa production et ne pas entretenir les abords de son exploitation. Aussi le référentiel agriculture raisonnée donne une base de réflexion.” Ecocert, organisme certificateur pour l’agriculture biologique, travaille d’ailleurs à cette mise en cohérence. “La qualification agriculture raisonnée est aussi un bon point de départ pour un exploitant qui souhaite évoluer tout en douceur vers l’agriculture biologique, car les cinq années de conversion sont souvent difficiles, poursuit Étienne Gangneron. Pas question toutefois pour un producteur de supporter le coût de plusieurs audits. Des passerelles s’avèrent nécessaires.” Côté débouché, les produits issus de l’agriculture raisonnée ont tout à fait leur place. “Le bio stagne et touche 3 % des consommateurs même si on espère atteindre les 10 %. En revanche, l’agriculteur raisonnée pourrait séduire largement.” Mise en garde toutefois : “Attention aux confusions entre les signes et les messages d’accompagnement ! Ils doivent vraiment être très différents.”