Fiers de collecter tous les déchets

19 décembre 2006 - La rédaction 
En un peu plus de cinq ans, sur la région Pays de la Loire, le recyclage des déchets agricoles est passé de quelques actions pilotes à des solutions généralisées pour les déchets les plus problématiques car en grande quantité ou dangereux. Une vraie fierté locale et un exemple à suivre.

Quand on parle de collecte des déchets agricoles en Pays de la Loire, on voit grand. Tout y est : emballages vides et produits phytopharmaceutiques non utilisables, huiles usagées, bâches d’ensilage et autres films plastique, big-bags, filets paragrêles, déchets horticoles, déchets d’activités de soins d’élevage. Et si ces actions ont pris aujourd’hui une telle envergure c’est notamment parce que dès 2001, l’Ademe, le Conseil régional, la Chambre régionale d’agriculture ont eu une vraie ambition : montrer qu’en ralliant un maximum de partenaires, on peut aller loin dans la récupération des déchets de l’exploitation agricole.
Cette approche globale à l’échelle régionale fait aujourd’hui figure d’exemple en France.

Car non seulement les catégories de déchets récupérés se sont multipliées, mais le nombre de partenaires impliqués, d’agriculteurs à participer et les volumes collectés ont suivi la même dynamique. Les résultats obtenus (un tiers du gisement annuel de bâches, la moitié de celui d’EVPP…) sont très encourageants, même s’ils doivent continuer à progresser. Par exemple, à ce jour sur la région, plus de 300 points de collecte sont ouverts périodiquement par une soixantaine de coopératives et négoces pour recevoir les emballages vides de produits phytopharmaceutiques (EVPP) de tous les professionnels utilisateurs. En 2005, 222 t d’EVPP ont ainsi été récupérées contre 60 t au démarrage des collectes en 2001, auprès de 10 000 apporteurs. La synergie avec Adivalor y est aussi pour quelque chose.

Les agriculteurs ne cessent d’interpeller sur de nouveaux déchets encore “orphelins” : bidons vides de produits de lavage des installations de traite, ficelles, pneus usés utilisés pour la couverture des silos d’ensilage…

Pousser le partenariat au sein des filières
Côté films plastique un volume de 1 400 t est avancé pour l’année 2006. Il n’existe pas encore de filière nationale telle qu’Adivalor pour ces déchets, mais le partenariat construit localement entre les différents acteurs – coopératives, négoces, Cuma, syndicats, AGR… coordonnés par les Chambres d’agriculture – a permis de développer des solutions transitoires.
“Depuis deux ans, le prix du pétrole a donné une valeur aux déchets plastiques agricoles, ce qui permet d’envisager plus sereinement l’é-qui-libre budgétaire de nos collectes, dont on devait jusqu’ici le maintien au soutien de l’Ademe et de la région, souligne Janick Huet, chargé de mission environnement à la Chambre d’agriculture des Pays de la Loire. À terme, si on veut pérenniser ces initiatives locales, il faudra un engagement des fabricants et importateurs au niveau national.”
Autre fierté régionale : en 2004, la mobilisation de tous les partenaires de l’élevage – vétérinaires, groupements de défense sanitaire, groupements de producteurs, Chambres d’agriculture… – a permis de mettre en place dans les cinq départements des solutions accessibles à tous les éleveurs pour se délester des déchets issus des soins qu’ils apportent à leurs animaux. Là encore, l’initiative a fait école au-delà des frontières régionales.

Cuma : coopérative d’utilisation de matériels en commun
AGR : Anjou Générale Recyclage ; entreprise de recyclage des plastiques
issus de l’agriculture, base à Landemont (49).

Sur le terrain class=

Claude Guérin, responsable qualité sécurité environnement coopérative Terrena.
Privilégier la communication
“Il ne faut pas relâcher la communication, ça paye toujours ! Ce sont les messages délivrés régulièrement par les techniciens aux agriculteurs qui nous semblent les plus efficaces. Ils remettent un sac vide pour stocker les bidons rincés, prodiguent quelques conseils, donnent le journal interne où sont rappelées les modalités de la collecte. Savoir par exemple identifier dans les stocks un produit non utilisable est une demande régulière de la part des agriculteurs. Le relais sur le terrain prend toute son efficacité si derrière la logistique est verrouillée. Nous avons 84 sites de collecte sur trois départements dont 22 pour les PPNU. En 2005, 3 000 m3 d’EVPP ont été récupérés par nos soins. Nous nous inscrivons vraiment dans une démarche de progrès, en ouvrant la collecte à d’autres déchets. Le coût total de récupération des déchets est estimé à 160 000 euros par an. Et nous n’hésitons pas à donner ce chiffre pour que les agriculteurs mesurent l’ampleur des services apportés par la coopérative.”

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