Filière céréales : des initiatives pour le climat

30 juillet 2015 - La rédaction 
La filière céréalière française fournit de nombreux efforts pour s'adapter au changement climatique et atténuer le réchauffement de la planète. Coup de projecteur sur les solutions émises par cette filière.

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Réduire les émissions de GES et augmenter les quantités de CO2 captées par les cultures, tels sont les objectis de la filière céréalière

En matière d'adaptation aux effets du changement climatique, les acteurs de la filière céréales disposent de nombreux leviers agronomiques. Afin d'assurer la disponibilité et la qualité des approvisionnements, les agriculteurs anticipent les périodes de semis afin d'éviter les canicules et les sécheresses de fin de cycle. Les scientifiques développent également de nouvelles variétés résistantes au stress hydriques, aux ravageurs ou aux variations climatiques.

 
Capter plus de CO2
La filière fait également évoluer ses pratiques afin d'atténuer son impact environnemental. Des actions concrètes pour réduire les émissions de GES ou augmenter les quantités de CO2 captées par les cultures sont développées. Le pilotage de précision permet d'apporter la juste dose d'engrais au moment ou la plante en a besoin. 
 
Pour diminuer les apports azotés, on utilise des cultures intermédiaires fixatrices d'azote. L'installation de haies et de bandes enherbées augmente le captage de CO2 et protège la ressource en eau en limitant les phénomènes de ruissellement. Les investissements en faveur d'équipements producteurs d'énergie à partir de biomasse se multiplient, à l'image des unités de méthanisation. Enfin, on voit se développer le transport de céréales par voies douces, notamment fluviales, quand cela est possible.

La sélection variétal en Languedoc Roussillon pour s'adapter au changement climatique

Arvalis, organisme d'expertise technique et scientifique au service de la filière céréalière, dispose à Nîmes d'une antenne régionale fortement impliquée sur les questions liées au changement climatique. Dans une région où, certaines années, le déficit hydrique peut se faire sentir dès le mois de février, les stratégies d'évitement des sécheresses font l'objet de recherches approfondies. « Notre objectif prioritaire est de mettre à la disposition des agriculteurs des variétés à cycle court, dotées de caractéristiques spécifiques en termes de tolérance à la sécheresse », explique Philipe Braun, ingénieur Arvalis. 
 
Afin de trouver « la plante idéale », les équipes d'Arvalis étudient plus de 200 variétés de blé dur. La phénomobile, un véhicule technologique équipé de capteurs, permet d'obtenir les caractéristiques génétiques des ces variétés réparties sur quatre hectares. Cela permet aux scientifiques de sélectionner et croiser les variétés les mieux adaptées au contexte pédoclimatique régional.
 
Un méthaniseur en Lorraine, pour diminuer l'impact environnemental des exploitations 
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L'unité de méthanisation permet de réduire l'impact environnemental de l'exploitation céréalière de Lionel Champigneulle

A proximité de Metz, Lionel Champigneulle codirige une exploitation de 600 ha et a récemment investi dans une unité de méthanisation. En plus d'assurer la stabilité économique de l'exploitation, en créant un débouché supplémentaire, ce méthaniseur permet de réduire son impact environnemental. Les cuves de méthanisation sont alimentées avec différentes biomasses :

  • des plantes de cultures dédiées (maïs, triticale, seigle), environ 20 % de la surface cultivée sont consacrés à cette utilisation,
  • des « couverts intermédiaires »,
  • des poussières de céréales collectées sur les terminaux céréaliers des ports régionaux.
 
Le biogaz obtenu est utilisé comme combustible dans des générateurs produisant une électricité injectée dans le réseau EDF. Les 1 060 KW délivré par la station de méthanisation représentent les besoins quotidiens en électricité de 3 000 habitants (hors chauffage). Parallèlement, le digestat obtenu lors du processus forme une matière fertilisante restituée au sol. « Ce compost est intéressant à plusieurs niveaux » détaille Lionel Champigneulle, « il fournit au terrain de l'azote non lessivable qui reste dans le sol où il participe à l'activité biologique. »
 

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