« Alors que le gaspillage alimentaire a lieu du champ à la poubelle, sans passer par l'assiette, plus on se rapproche de l'amont de la filière alimentaire, plus les données à ce sujet sont sporadiques », introduit Héloïse Gaborel, chargée de mission prévention et gestion des déchets chez FNE.
Des solutions pour chaque cause de gaspillage
FNE s'est donc intéressée aux causes de pertes sur les exploitations. L'une d'elle est la sévérité des normes de calibrage ou d'esthétique. Malgré l'assouplissement des normes de commercialisations européennes, les cahiers des charges restent stricts. Cette situation peut être particulièrement problématique lorsque le nombre de débouchés est limité. Si l'agréeur en charge du contrôle de la qualité des produits estime par exemple qu'une carotte du lot livrée n'est pas « conforme », toute la palette pourra être renvoyée au producteur qui risquera ainsi de perdre une bonne partie de sa récolte. « Un desserrement des critères de commercialisation est indispensable », juge Héloïse Gaborel.
Des circuits courts, moins de gaspillage
La volatilité des marchés est une autre source de gâchis. Quand les prix chutent, il est parfois plus coûteux d'opérer la moisson pour vendre les produits que de ne rien faire. Mieux connaître la demande pour anticiper les évolutions des marchés permet d'éviter cette situation. « Un modèle tel que les paniers Amap permet au producteur d'avoir une visibilité clair sur les attentes de ses clients, en quantité », note Héloïse Gaborel.
Autres pistes relevées par FNE : les moissonneuses et machines de récolte doivent être perfectionnées pour limiter au maximum les pertes dès la parcelle. Plus en aval, chaque maillon des filières génère ses propres pertes : « En limitant les intervenants, les circuits courts limitent ainsi le gaspillage », déduit Héloïse Gaborel.