Il n’y a pas qu’en politique que l’on peut faire un bilan après cinq ans. En agriculture aussi, et c’est ce que propose Reitzel, spécialiste du cornichon, pour son produit phare. En 2016, débutait une campagne de relocalisation de cette célèbre cucurbitacée. Les chiffres de 2021 témoignent d’une belle réussite : le nombre de producteurs est passé de deux à 24, les surfaces de 3 à 24 hectares, et les volumes récoltés de 54 à 340 tonnes, soit plus d’un million de bocaux.
Récolte en vue
Le calendrier de cette communication ne relève pas de la coïncidence. Reitzel met en avant ces chiffres alors que le mois de juillet, celui du début de la récolte, se profile. Celle-ci peut se prolonger jusqu’à mi-septembre, et n’est pas mécanisable, elle s’effectue donc à la main. Semé mi-mai, le cornichon a une croissance rapide. En un jour, il est susceptible de doubler de volume, ce qui nécessite une attention de tous les instants, pour assurer un approvisionnement en cornichon de tous les calibres.
98 % d’importations
Le climat français ne permet qu’un cycle de culture par an, contre trois en Inde. Information méconnue : c’est d’ailleurs là-bas, au pied de l’Himalaya, que se situe l’origine de ce fruit. Car, oui, le cornichon est un fruit ! Il est arrivé en France au 16e siècle, et l’anecdote veut que Louis XIV en était friand.
L’Inde reste aujourd’hui un producteur de premier plan, contribuant aux 98 % d’importations réalisées par la France. La petite mais florissante filière française portée par Reitzel demande plus de transparence sur l’origine du cornichon : ses acteurs sont persuadés que le consommateur donnerait sa préférence au made in France, mais huit Français sur dix ignorent que les principales marques importent la totalité de leurs produits.
Ou est l’intérêt du made in France si les autres ingrédients comme le vinaigre d’alcool,le sucre, les sulfites sont plutôt malsains ?