Grand oral des candidats à la présidentielle : beaucoup d’économie, un peu d’environnement

3 avril 2012 - La rédaction 

Sept candidats à la présidentielle, dont Nicolas Sarkozy et François Hollande, se sont succédés à Montpellier devant 1 700 représentants du monde agricole. Ils répondaient à cinq interpellations posées par 22 organisations des filières de l'agriculture (1) : défi alimentaire, développement durable, économie et territoire, innovation et recherche et, enfin, emploi et formation. Si l'essentiel des réponses des candidats a porté sur les questions économiques, chacun soulignant l'importance en termes d'emplois, de balance commerciale et d'animation des territoires de l'agriculture, l'environnement a également été abordé. Voici la synthèse des positions exprimées sur ce thème.
François Bayrou a souligné « l'énorme travail accompli pour l'agriculture raisonnée ». Il s'est prononcé en matière de phytosanitaires pour que l'Union européenne vérifie que les produits importés respectent les mêmes règles, et, à défaut, que les importateurs subissent les mêmes sanctions que les opérateurs européens.
Jacques Cheminade a centré son propos sur l'innovation et la recherche, regrettant que l'Union européenne ait abandonné les OGM aux autres, et proposant « un principe de précaution raisonnable, sous contrôle public. »
Nicolas Dupont-Aignan a regretté le détricotage de la Pac par 20 ans de gouvernements successifs et plaidé pour une exception agricole à l'OMC.
Pour François Hollande, le deuxième défi de l'agriculteur (derrière la PAC), est le développement durable, progrès et environnement ne s'opposant pas. Il prône une politique de long terme pour l'eau, le soutien aux énergies renouvelables (biomasse, biocarburants, photovoltaïque), un objectif de 20 % de produits bio et de 40 % de produits issus des circuits dans les collectivités. Autres propositions : la création de groupement d'intérêt économique et environnemental pour mutualiser les investissements environnementaux et bénéficier de mesures incitatives et de réduire de 50 % la perte des terres agricoles en 5 ans.
Eva Joly, a proposé zéro artificialisation des terres en 2050 ; un grand plan protéines ; et la recherche d'autres voies que les OGM en termes d'innovation.

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Nicolas Sarkozy


Pour Marine Le Pen « trois couches de peinture verte sur la PAC ne peuvent en masquer le libéralisme ». Elle dénonce les OGM, les lobbys, le racket des agriculteurs par les semenciers, les prédateurs que sont l'OMC, Bruxelles, les industriels et la distribution.
« Le problème de l'agriculture n'est pas la surproduction, mais la sous-production » a introduit Nicolas Sarkozy. Qui promet au non du principe de réciprocité la mise en place d'un «Buy european act », consistant à réserver les marchés publics aux entreprises européennes, faute de mesures d'harmonisation des règles à l'importation dans un an. Et, considérant que rien ne vaut le contact entre le producteur et le consommateur, il entend favoriser les circuits courts via un « Small business act ». Lequel réserverait 20 % des marchés publics aux PME, dont la restauration collective.

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