Grande distribution et filière bio cherchent à s’entendre

29 septembre 2016 - La rédaction 
Le 28 septembre, à l'occasion de l'événement « La terre est notre métier », salon national des professionnels de la bio, les représentants de trois enseignes de la grande distribution sont venus décrire leur perception de la bio. Une amorce de dialogue pour permettre une future entente commerciale.

« Avec 45 % des parts de marché de la bio, la grande distribution est un acteur du développement de cette filière. »  Sur cette déclaration, Samuel Frois, chargé de mission à la Fédération nationale de l'agriculture biologique (Fnab), a laissé la parole aux représentants de trois grandes enseignes, le 28 septembre lors du salon national de la bio « La terre est notre métier. »

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De droite à gauche : Philippe Bernard (Carrefour), Arnaud Brulaire (Picard surgelés), Luc Deschodt (Auchan), et Jean-Paul Gaillard (Fnab) qui expose l'importance de la grande distribution dans l'essor de la bio.

Des démarches sont déjà lancées
« La première offre en produits bio de Carrefour date de 1992 », rappelle Philippe Bernard, directeur partenariat PME et monde agricole chez Carrefour France.

Du côté d'Auchan, Luc Deschodt, acheteur national fruits et légumes, souligne le travail de l'enseigne pour diversifier la gamme de produits labellisés proposés aux consommateurs. « Dans le secteur fruits et légumes, 65 partenariats sont établis avec des producteurs français. En y ajoutant l'offre de nos producteurs partenaires en Espagne et Italie, on dépasse les 200 références en fruits et légumes bio. » Il témoigne également d'un engagement dans la filière lait : « Pour assurer la pérennité de nos éleveurs partenaires, nous achetons le lait à un prix fixe, supérieur à celui du marché. »

Picard : cartographier le potentiel de production avec la Fnab
Arnaud Brulaire, responsable développement durable chez Picard surgelés, présente la stratégie du groupe : régionaliser l'offre en produits bio en développant les partenariats entre producteurs, transformateurs et magasins. « L'étape de surgélation est une difficulté supplémentaire pour proposer des produits locaux, puisque cela suppose la proximité d'une infrastructure assurant cette étape de transformation. »

En conséquence, le groupe souhaite « cartographier le potentiel français de production et de transformation en surgelés » d'ici fin 2016, au travers d'une étude confiée à la Fnab et à l'association Écorégions 21, spécialisée dans le montage d'outils de transformation de proximité. Puis lancer les premières offres de produits surgelés bio et régionaux à l'horizon 2017.

Et la saisonnalité ?
En revanche, la question de la saisonnalité des produits divise. Selon Stéphanie Pageot, présidente de la Fnab, le consommateur doit être « éduqué », et apprendre à « ne pas trouver les produits toute l'année dans les rayons. » Une opinion difficile à entendre pour les représentants de la GMS, qui ont comme mission de « satisfaire les attentes du consommateur », comme le rappelle Philippe Bernard. Luc Deschodt, également partisan de la disponibilité des produits 12 mois sur 12, ajoute que les importations chez Auchan se font depuis « des pays limitrophes », et « participent ainsi au développement du marché européen. »
 

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