Hervé Guyomard, directeur scientifique agriculture de l’Inra

8 juin 2012 - La rédaction 

« C’est à la société de décider »
« La société française ne veut pas d’OGM car ceux-ci ne lui semblent pas être la solution au défi agricole et alimentaire. Aujourd’hui, les OGM commercialisés sont, dans leur majorité, des variétés résistantes à des produits phytosanitaires: le citoyen ne voit pas l’intérêt de tels OGM même s’il le perçoit pour le producteur agricole et la firme qui commercialise l’OGM. Derrière ce refus, il y a aussi le refus d’un certain modèle de société, d’un certain modèle d’agriculture et de la brevetabilité du vivant. Le blocage français n’est pas une exception: il existe dans de nombreux pays européens et au Japon. Dans un pays comme la Chine, l’acception est plus facile pour une culture non alimentaire telle que le coton.
Les enjeux sont complexes, sur les plans économique et environnemental en particulier, et il n’est pas facile d’expliquer simplement cette complexité dans un contexte où les avis contradictoires sont nombreux.
La position de l’Inra est claire. C’est à la société française de décider si elle veut, ou non, des OGM. À ce jour, elle n’en veut pas en agriculture alors qu’elle les accepte dans les domaines de la santé humaine et vétérinaire. L’Inra n’est pas là pour imposer les OGM.
En revanche, il serait inconscient de perdre des compétences de recherche et d’expertise dans ce domaine. L’Inra ne remplirait pas sa mission s’il perdait ces compétences. »

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