Cet été, Intercéréales a lancé un projet pilote sur la traçabilité des produits issus de filière maïs à destination de l’alimentation animale. « Le but est de valoriser les pratiques durables de la culture de maïs français, en apportant des informations au consommateur sur son processus de fabrication, de l’exploitation jusqu’au produit final », explique Cécile Adda-Dailly, responsable durabilité au sein de l’interprofession. La démarche sera réalisée en partenariat avec l’association de standardisation des données numériques NumAgri, à l’aide de la technologie blockchain. Les informations seront restituées au consommateur par le biais d’un QR code sur l’emballage. Bien qu’Intercéréales n’en soit actuellement qu’au stade de définition du cadre du projet, la viande de poulet pourrait être le produit final choisi.
Transformer l’essai du blé CRC
Concernant la traçabilité, l’interprofession n’en est pas à son coup d’essai. Entre 2019 et 2020, une première démarche a été mise en place sur la filière blé-farine-pain, en partenariat avec le GIE CRC. Contrairement à l’initiative lancée cet été, ce projet pilote a été réalisé grâce à un système de base de données sécurisée. Déployé sur quelques lots de baguette tradition et de biscuits de la marque Saint Michel, pour un investissement de 200 000 € par an, ses résultats sont positifs. « Le projet sert de base aux entreprises, pour de potentielles futures initiatives », explique Cécile Adda-Dailly. Depuis la publication des résultats, certains produits, tels que des farines de consommation, sont déjà sortis sur le marché. Le GIE CRC lui aussi, est conquis par cet essai : il envisage de mettre en place un système de traçabilité à l’échelle de la filière blé CRC afin de valoriser son cahier des charges et améliorer la performance des contrôles notamment.
Permettre aux entreprises de se différencier
Cette démarche s’inscrit directement dans la demande actuelle des consommateurs pour davantage de transparence. « Pour eux, ce QR code est un moyen d’être rassurés. Ils ne vont pas forcément le flasher, mais le considèrent comme un élément de preuve », explique Cécile Adda-Dailly. Cette dernière voit la démarche comme un « levier de création de valeur » permettant aux entreprises de se différencier.