Le Comité de soutien des élus à l’abeille et aux apiculteurs rassemble 135 députés et sénateurs de tous les courants politiques. Le groupe de parlementaires présentait, le 27 mars, ses positions politiques. Dans leur viseur : les néonicotinoïdes, ces insecticides dont l’interdiction sera appliquée au 1er septembre. Alors que l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) planche actuellement sur de potentielles dérogations à cette interdiction, le Comité espère que « la lettre et l’esprit de la loi biodiversité » ne seront pas trop « fragilisées par des exceptions non justifiées. » Et estime « inacceptable » que le vote des États membres, pour étendre l’interdiction des néonicotinoïdes à toutes les cultures de plein champ, prévu le 22 mars, ait été repoussé.
Dix organisations appellent le Gouvernement à ne pas donner de dérogation
Dans une lettre ouverte du 29 mars, quatre syndicats de la filière apicole et six ONG* appellent les ministres chargés de l’Agriculture, de la Transition écologique et de la Santé à ne pas délivrer de dérogation. « Pour la betterave, la laitue et la lutte contre la mouche sur le maïs, l’avis de l’Anses tel que formulé pourrait conduire à la poursuite de l’utilisation des néonicotinoïdes pour les deux années à venir », craignent-elles dans leur lettre ouverte. Selon ces organisations, l’agence se cantonne à aborder la question par prisme du « remplacement d’une technique par une autre pour un ravageur donné », quand il faudrait envisager une substitution par l’installation d’un autre système de cultures qui nécessite souvent une multiplicité de méthodes.
*Agir pour l’environnement, Confédération paysanne, France nature environnement, Fédération française des apiculteurs professionnels, Fondation pour la nature et l’Homme, Générations futures, Greenpeace, Ligue pour la protection des oiseaux, Syndicat national d’apiculture, Union nationale de l’apiculture française.
Plus de transparence pour les miels « mélangés »
Le Comité de soutien des élus à l'abeille et aux apiculteurs invite également l'ensemble des parlementaires à adopter un amendement à la loi Égalim visant à rendre obligatoire la mention de l'indication de chaque pays d'origine pour tous les miels originaires de plus d'un État membre ou de plus d'un pays tiers. L'objectif est de garantir aux consommateurs une information claire au moment où les miels « mélangés », provenant de divers pays.