La sécurité alimentaire mondiale et l’environnement sont menacés, la pénurie alimentaire est à la porte. Ce que nous défendons à FNE, notamment dans le cadre du bilan de la PAC, c’est l’autonomie alimentaire de l’Europe et particulièrement l’autonomie de l’élevage européen. Nous demandons aussi à ce que les aides européennes soient réorientées vers l’herbe. Plus globalement, nous avons proposé, au Grenelle, des critères de certification HVE (haute valeur environnementale) : des charges d’intrants (engrais, produits phytosanitaires, eau, énergie et alimentation animale achetée) ne dépassant pas 30 % du chiffre d’affaires de l’exploitation et 10 %, au moins, de la surface agricole utile de l’exploitation en zones de régulation écologique (bandes enherbées, haies, prairies, zones humides…). Les diagnostics d’exploitation que nous avons menés en Rhône-Alpes et ailleurs, montrent que ce sont les systèmes polyculture-élevage qui entrent le mieux dans ces critères car ils fonctionnent de manière équilibrée : alimentation animale produite sur l’exploitation, fertilisation organique par les déjections, rotations longues qui diminuent la pression parasitaire, etc… Pour les mêmes raisons, l’objectif de réduction des pesticides de 50 %, entériné au Grenelle, sera plus difficile à atteindre dans les exploitations sans élevage.
Jean-Claude Bevillard – « Pour une autonomie de l’Europe en alimentation animale »
C’est vrai que l’accroissement de la consommation de viande et de produits animaux par l’Inde et la Chine, crée une forte demande de céréales qui fait pression sur les prix.
Jean-Claude Bevillard, chargé des questions agricoles à FNE